Une rencontre s’est tenue, hier, au niveau de l’école coranique de Bouira entre les responsables de la SDC de Bouira, les imams ainsi que les présidents d’APC pour aborder la «rationalisation de l’utilisation de l’énergie électrique». «Une culture profitable au citoyen, à la SDC ainsi qu’à la nation» est le message qu’on voulait faire passer à travers les imams pour qu’ils puissent, à leur tour, communiquer sur ce défi lors de leurs prêches. Etaient présents à cette rencontre, le directeur de l’énergie et des mines de Bouira, celui des affaires religieuses et différents responsables de la SDC de Bouira qui se sont attelés tout au long de la matinée à sensibiliser contre le gaspillage de l’énergie électrique. «Le rôle des imams est important à plus d’un titre car leur influence sur les fidèles est prouvée (…) il faut éviter les gaspillages en énergie électrique mais aussi en eau, car les APC s’acquittent de factures très salées, notamment en ce qui concernent les éclairages publics», dira le directeur des affaires religieuses. Ses dires seront appuyés par ceux du directeur de l’énergie et des mines qui abondera dans le même sens en mettant en garde contre la surconsommation électrique à l’approche de la saison estivale. «Il s’agit d’une période durant laquelle les consommations électriques doublent, voire triplent, avec l’utilisation intensive de plusieurs climatiseurs dans une seule maison. Il faut savoir que ce gaspillage pénalise les caisses de l’Etat qui subventionne les tarifs de l’électricité (…) L’Algérien ne maitrise pas sa consommation électrique et on le voit au quotidien avec des TV allumés, des démos qui ne sont jamais éteints et autres lampes électriques qui fonctionnent à longueur de journée», s’indignera le directeur des Mines. Dans son allocution, l’assistante du directeur de la SDC soulignera que la consommation de l’électricité est en croissance soutenue et des investissements colossaux sont consentis chaque année pour satisfaire les besoins des Algériens en cette matière. Une augmentation imputable à la croissance de la population, ses exigences en besoins de confort, l’accroissement du tissu industriel et surtout le manque d’ancrage de la culture de rationalisation de l’énergie. Ce qui constitue des facteurs nuisibles pour l’économie nationale. «La sobriété énergétique», telle est la formule employée, peut s’appliquer par des gestes simples lors de l’achat d’appareils électriques en choisissant les plus économiques, ainsi que lors de leurs utilisations. Les responsables de la SDC avancent que l’entreprise répond à tous les besoins exprimés en électricité tout en soulignant que l’énergie électrique est produite à 95% à partir de ressources fossiles non renouvelables, à savoir le gaz naturel et qu’il est impératif de transmettre une partie de ces ressources fossiles aux générations futures. D’où la nécessité de rationnaliser la consommation électrique dans chaque foyer au quotidien. Par ailleurs, un autre argument de taille a été présenté en rappelant que le prix du gigawatt/heure (GWH) est de 4,37 millions de dinars, alors que son cout réel est de 12 millions de dinars, soit une différence de 7,6 millions de dinars subventionnée par l’Etat. En détaillant les investissements réalisés par la SDC de Bouira au cours de ces dernières années, l’oratrice fera remarquer à l’assistance qu’une partie conséquente des investissements consentis n’est exploité que durant le troisième trimestre de l’année, plus précisément au cours des 3 à 4 semaines de la période des fortes chaleurs. Pour illustrer ses propos, la responsable de la SDC indiquera : «Une réduction de 10%, soit 31 GWH des achats des mois de juin, juillet et août, permettra d’économiser 235 millions de dinars. Un chiffre pouvant permettre la construction d’une mosquée d’une capacité d’accueil de 5 000 personnes ou d’assurer un revenu annuel de 12 fois le SNMG pour 1 088 familles nécessiteuses».
Un éclairage public de plus en plus énergivore
L’éclairage public, pourtant défaillant dans plusieurs communes, sera également ciblé par cette campagne de rationalisation. Selon les statistiques présentées lors du dernier trimestre de l’année 2017, la consommation a littéralement explosé en enregistrant une évolution de 2,77% atteignant les 3 246 722 KWH. Comparativement au dernier trimestre de 2016, la consommation en matière d’éclairages publics était de l’ordre 3 159 155 KWH. Ainsi, il a été proposé aux APC des solutions permettant la rationalisation de la consommation d’énergie en adoptant des éclairages moins énergivores, en veillant à l’extinction des éclairages lorsqu’il fait jour, en utilisant des lampes LED permettant de diviser par trois les couts de maintenance et d’entretien par rapport aux anciens éclairages. Ou encore, selon les moyens financiers de chaque commune, opter pour des éclairages publics intelligents qui fonctionnent grâce à des capteurs détectant les mouvements de piétons ou véhicules et adaptent l’éclairage selon le besoin des usagers. Egalement préconisés, les éclairages publics fonctionnant au solaire ou à l’éolien. Suite à l’exposé, de nombreux présidents d’APC et d’imams ont pris la parole pour soulever plusieurs points ayant trait à certaines installations vétustes de lignes électriques dans certaines localités et qui seraient à l’origine de déperdition énergétique. Les responsables de la SDC de Bouira ont ainsi pris note des doléances des participants en promettant d’intervenir pour prendre en charge les anomalies soulevées.
Hafidh Bessaoudi