La Direction du commerce de la wilaya a multiplié les appels à l’endroit des citoyens pour consommer sain et gaspiller moins, notamment durant la campagne lancée récemment et placée sous le thème «Consommons sain, moins salé, moins sucré et gaspillons moins». Toutefois, la première semaine du mois de carême a été marquée par une spectaculaire ruée sur les denrées alimentaires et des achats abusifs. Les friandises et autres gâteaux traditionnels, comme l’incontournable zlabia que ce soit la classique spécialité tunisienne ou la locale dénommée « Boufarik », les kel elouz, entre autres, sont les plus prisées en ce mois sacré. Dans la ville de M’Chedallah, ce sont d’interminables files qui se forment devant les vendeurs de ces friandises. Au niveau des boulangeries, en plus de la quotidienne « brassée » de baguettes de pain dont la moitié se retrouvera le lendemain à la poubelle, les gâteaux, croissants et pain dit amélioré ne sont pas non plus épargnés par cette ruée qui est une véritable « boulimie visuelle ». La même affluence est aussi constatée au niveau des marchés de fruits et légumes où la marée humaine rafle tout sur son passage. Les mêmes scènes de bousculades reviennent au quotidien devant les étals des fruits où sont exposés pastèque et melon. Des fruits primeurs sont cédés à des prix abordables à raison de 60 dinars le kilo. Au niveau des épiceries, magasins d’alimentation générale et grandes surfaces, ce sont les boissons gazeuses qui sont écoulés en grandes quantités. Certains clients en prennent par fardeaux entiers de 6 bouteilles de 1 ou 2 litres, toutes marques confondues. Les dérivés du lait, yaourt, beurre, fromage et camembert font aussi partie du lot des produits convoités. Depuis quelques jours et un peu partout au centre-ville de M’Chedallah et des agglomérations de sa périphérie, les poubelles débordent des restes de produits alimentaires qui sont jetés en grandes quantités par les ménages particulièrement durant le mois sacré. Cette consommation effrénée des ménages profitent surtout aux nombreux commerçants qui sont les premiers à tirer un grand bénéfice. Il y a aussi toutes ces meutes de chiens errants et même des sangliers qui font chaque soir bombance au niveau des poubelles, bacs à ordures et autres décharges publiques qui débordent des déchets à dominance alimentaire.
Oulaid Soualah