Les premiers jours du mois de Ramadhan, sur le littoral kabyle, n’ont pas connu l’effervescence des années précédentes
à dire que Tigzirt sur mer ne vit pas de particulière effervescence cette année. Amar, boucher au centre-ville, déclare : «Vous voyez, il y a peu de clients. Il se peut que le prix de la viande en soit la cause. Mais que peut-on faire, nous vivons tous la même situation». Même constat au niveau des communes d’Iflissen, Boudjima, Makouda. Est-ce le maigre salaire qui pousse les gens à ne pas trop faire de dépenses ? Est-ce que les gens ont subitement compris que le mois sacré n’est pas un mois de jouissance mais plutôt de recueillement et de sacrifice de soi ? Là est la question.
Des soirées moroses
Pour cette première semaine du mois de jeûne, une absence totale ou presque d’animations est enregistrée. Il faut dire aussi que la météo qui prévaut ces derniers jours (averses, pluie et brouillard) ne favorise pas les sorties en soirée des familles, ni galas ou animation en plein air. Les rares personnes qui consentent à sortir se cloitrent dans les cafés en sirotant un thé. Même les terrasses sont vides à cause du mauvais temps. Les habituels vendeurs de brochettes sur les trottoirs sont aussi absents attendant des jours meilleurs. Cela s’annonce quelque peu aujourd’hui avec ce timide soleil et cette éclaircie. Les couffins de Ramadhan destinés aux familles humbles, ont été distribués par les mairies comme celle de Tigzirt. «Nous sommes pratiquement à la fin de l’opération. Les villages de la commune sont pour la plupart tous servis. Nous respectons les listes qu’on nous a dressées pour leur nécessiteux», apprend-on. A Boudjima, le maire nous affirme : «Dès ce week-end, des galas sont au programme. Des chanteurs célèbres de la région vont les animer pour sortir un peu la région de sa torpeur». En résumé, ce Ramadhan 2018 ne ressemble en rien, du moins pour ces débuts, à ceux des années précédentes.
Ferhat Tizguine.