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Animation nocturne pour tous les goûts

La première dizaine du mois sacré s’est achevée et la population ne cesse de se lamenter sur l’absence de l’ambiance d’antan.

En effet, par le passé, de par les particularités de vie nocturne singulières pour le citoyen, le Ramadhan était synonyme d’animation et de détente. Aujourd’hui, la multiplicité des chaînes de télévision étrangères et l’ouverture de cafétérias de fortune dans les quartiers, font que les chefs-lieux sont boudés par les citoyens. Cependant, une certaine frange, fidèle aux anciennes habitudes, continue à se rendre chaque soir au chef-lieu communal tant à Béjaïa qu’au niveau des autres communes de la wilaya, où un minimum d’animation existe encore et pour tous les goûts. Chaque soir, après la rupture du jeûne, toutes les villes brillent de mille feux et la majorité des commerces sont ouverts. Moins d’une demi-heure après l’appel du muezzin, des citoyens de tout âge se précipitent à l’extérieur à la recherche d’un bol d’air frais en compagnie d’autres personnes, après les longues heures de jeûne. Les places publiques, les ruelles et boulevards sont pris d’assaut. La ville bourdonne avec cette marée humaine et semble retrouver un nouveau souffle. Ceux qui se sont constitués, dès les premiers jours, en groupes de joueurs de cartes ou de dominos, se retrouvent, toujours automatiquement, autour d’une table d’un café maure pour des parties qui, parfois, s’étalent jusqu’à bien après minuit. Les autres sont à la recherche d’une animation musicale ou culturelle dans une structure quelconque. Il y a, également, une certaine catégorie qui ne peut se passer du loto, un autre jeu qui revient tous les mois de Ramadhan, un jeu de hasard qui a ses propres fans. Les habitués reprennent généralement les mêmes cartons comportant chacun douze numéros et restent, des heures durant, accrochés aux lèvres du «tireur» qui sort de son sac des dés numérotés qu’il lit à voix haute à l’intention des joueurs qui le suivent attentivement pour «pointer» les numéros épelés sur leurs cartons jusqu’à ce qu’un joueur l’arrête ayant un carton plein, remportant ainsi la mise après avoir soumis le dit carton au contrôle. C’est ainsi que se passent les soirées des jeûneurs dans la wilaya de Bejaïa et probablement un peu partout ailleurs.

A. Gana

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