Graves entorses au code de la route

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C’est devenu une fâcheuse habitude à chaque Ramadhan: nos routes « bouillonnent » avec des automobilistes zélés et irritables. Le jeûne influe-t-il à ce point les conducteurs pour qu’ils appuient nerveusement sur le champignon au mépris du code de la route et au péril de leur vie? Peu probable. Le jeûne ne serait qu’un prétexte pour justifier la débandade qui s’empare de nos routes durant le mois de carême. Dans la vallée du Sahel, pour l’illustration, ce comportement condamnable qui se vérifie partout, d’ailleurs, refait surface malheureusement en ce mois sacré, où les automobilistes au bord de la crise de nerfs exagèrent en appuyant sur l’accélérateur. Et comme la circulation automobile devient fluide surtout les matinées, des conducteurs n’hésitent pas à accélérer pour passer à la vitesse de « l’éclaire » en ne laissant que la poussière derrière eux. Ce comportement est observé aussi à quelques instants de l’appel à la rupture du jeûne, où des automobilistes s’empressent dans un affolement total de rentrer chez eux pour rompre le jeûne en famille, oubliant qu’ils peuvent au détour d’un virage ou dans un dépassement dangereux y laisser la vie. C’est à cet effet que l’initiative d’installer des restos de la Rahma à proximité des routes comme les RN 5 et 15 va dans le sens de diminuer les incidents ou les accidents de la route dus à l’empressement et au zèle des conducteurs à quelques poignées de minutes de l’Adhan. « Franchement on en fait un peu trop chez nous en perdant la tête à quelques minutes de la rupture de jeûne. Les automobilistes devraient se maîtriser, car la nourriture, comme on dit, ne va pas fuir. Pourquoi ne pas être patient et conduire doucement pour arriver sûrement chez soi et prendre, même si à quelques minutes de retard, son repas de l’Iftar ? Malheureusement, il subsiste toujours ce comportement négatif de beaucoup de conducteurs qui s’emportent pour un oui ou pour un non en cours de route. Les rixes, les prises de becs, les insultes sont légion sur nos routes. Cela renseigne sur le manque de maturité et l’absence du self-control. » déplore un habitant de M’chedallah. Par ailleurs, il est à déplorer aussi cet autre souci lié au manque de sommeil dont souffrirait beaucoup d’automobilistes et de transporteurs (voyageurs, marchandises,…). Le manque de sommeil influe négativement sur la vigilance et l’humeur des conducteurs, qui somnolent en pleine route provoquant de ce fait le danger pour eux et autrui. « Je n’ai pas fermé l’œil une seule seconde la veille (jeudi passé, ndlr). J’ai passé la soirée avec mes mais jusqu’à une heure tardive de la nuit. Et en rentrant chez moi, je n’ai pas pu retrouver le sommeil. J’ai dû passer alors une nuit blanche. » confie un convoyeur de matériaux de construction. Jeûne, manque de sommeil, irritabilité, fatigue,…ce sont là des facteurs qui décuplent les risques d’accidents si les conducteurs ne maîtrisent pas leurs nerfs. D’ailleurs, comme il est constaté, c’est pendant ce mois que les entorses au code de la route sont enregistrées le plus en sus de regrettables accidents de la circulation. Il utile de signaler que la première semaine du mois de ramadhan a été particulièrement meurtrières sur les routes de la wilaya de Bouira. Sept décès et plusieurs blessés sont à déplorer. Alors la prudence est de mise.

Y. Samir

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