Un coup de fil pour Tamazight

Partager

Par S. Ait Hamouda

Bonne nouvelle que celle-ci, un numéro vert pour la généralisation de Tamazight, pour la traduction, pour le choix d’un prénom amazigh, pour la transcription et tutti quanti. Il va être désormais plus facile d’accéder à la langue de tous les algériens via le téléphone. Il suffit de former le 1066 et vous êtes en ligne avec ce numéro vert pour répondre à vos doléances. N’est-ce pas génial ? N’est-ce pas malin que d’un banal coup de fil vous serez en direct avec Tamazight pour tous ? Et cette innovation a été faite à l’occasion du 23e anniversaire du HCA. Donc, on aura pour son actif à mieux connaître, maîtriser, baragouiner, prénommer ses enfants, séance tenante. Ce qui va laisser ceux qui sont contre Tamazight dans leur envie de voir le parler des Algériens à la traîne, se courber l’échine et abdiquer. Voilà une trouvaille à laquelle il fallait penser plus tôt. Parce que l’idiome a de quoi mobiliser les citoyens pour qu’ils accèdent, sans coup férir, à tout ce qu’ils doivent savoir sur leur langue commune. L’idée qu’elle vienne du HCA ou de tartempion, elle est plus qu’utile, plus qu’essentielle, plus qu’impérative. On se doit de reconnaître qu’il a fallu beaucoup de sacrifice pour, enfin, atteindre ce nirvana, cet Eden, ce paradis du parler national. Il va de soi qu’on doit saluer comme il se doit cette initiative libératrice de tous les jougs passés, de tous les interdits connus, de tous les dénis vécus, pour qu’enfin cette problématique voit le jour en tant que langue nationale et officielle, et qu’elle soit enseignée dans les écoles, les lycées et à l’université. Se réapproprier, après tant d’années d’incongrues évacuations de l’espace linguistique national, la langue des ancêtres, est raisonnablement juste, de jure et de facto légal, et conforme, pour tout le monde, à la démocratie. On ne voudrait pour preuve que le minimum viable qui mènera cette langue de là où elle est confinée, vers la hauteur de la liberté de penser, de dire, de faire en Tamazight. Il suffit d’un coup de fil !

S. A. H.

Partager