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La wilaya livrée à l’anarchie

Outre les affaires courantes de la wilaya de Béjaïa qui sont gérées par un intérimaire (secrétaire général de la wilaya) depuis la promotion, le 4 avril dernier, de l’ancien wali Mohamed Hattab, ministre de la Jeunesse et des sports, plusieurs «affaires» sont venues, ces derniers jours, se «greffer» à cet état de fait et à cette situation.

En effet, chaque jour apporte son lot d’accusations et de constats, à commencer par la Crise de la gestion des ordures ménagères qui perdure à Béjaïa. Dans la localité d’Amizour, ce sont les villageois de Bordj Ouamane qui réclament l’intervention des services techniques de l’APC pour le contrôle des travaux, qui, selon des sources, présentent des anomalies constatables de visu. A Tazmalt, pour une célébration, des échauffourées ont éclaté entre des jeunes et les services de sécurité. Des affrontements qui ont fait, selon des témoins présents sur place, plusieurs blessés dont un élu de la municipalité. Ces échauffourées ont été suite à un rassemblement «d’allumage de bougies» à la mémoire des martyrs du printemps noir de la localité de Tazmalt (Hamza Ouali,Ben Abderrahmane Menad et Aguri Ali). Dans une déclaration à le sujet, le député indépendant Braham Benadji, soulignera que : «A l’occasion du 17ème anniversaire de la mort de deux jeunes, assassinés par le pourvoir, à Tazmalt, des citoyens ont décidé de leur rendre hommage pacifiquement. Ces citoyens à mains nus, ont subit une répression féroce des services de sécurité. Je dénonce ces pratiques d’un temps révolu», conclut-il. L’autre épisode, de ce feuilleton Béjaoui durant ce Ramadhan 2018, s’est matérialisé par la montée au créneau de plusieurs associations, y compris la direction de la maison de la Culture pour l’annulation d’un gala de raï pourtant programmé. Le scénario de cette affaire relative à la programmation et l’annulation de deux chanteurs du rai dans le cadre des soirées du Ramadhan, met dans l’embarras nombre d’acteurs du monde culturel local. A ce sujet, un bras de fer est d’ores et déjà engagé entre la maison son de la Culture et la direction de la Culture. Non loin de l’institution culturelle, la quatrième session criminelle du tribunal de Béjaïa a rendu son verdict, le Jeudi 24 Mai, en condamnant le blogueur Touati Merzoug à 10 ans de prison ferme et 50 000 dinars d’amende. «Espionnage avec des agents étrangers dans l’objectif de porter atteinte à la position diplomatique de l’Algérie», «incitation à prendre les armes» et «incitation à attroupement», étaient les griefs retenus contre l’accusé. L’autre affaire à relater est celle de l’incident grave d’avant-hier, o&ugrave,; le P/APW de Béjaïa a été malmené par la police à l’aéroport Abane Ramdane de Béjaïa. Sur les faits, le député Chafàa Bouaiche dira que «des policiers au niveau de l’aéroport Abane Ramdane ont malmené le président de l’APW, Haddadou Mehenni. Il y a quatre jours, un policier s’est comporté d’une façon indigne envers ma personne. J’ai tout de suite saisi la sûreté de wilaya. Il y a quelques semaines, au stade de l’Unité Maghrébine, des policiers nous ont agressés. Je dénonce avec force ces comportements». Cela dit, la multiplication soudaine de ces «incidents et couacs» dans la wilaya de Béjaïa se pose comme une véritable équation à plusieurs inconnues. La question qui taraude, aujourd’hui, l’esprit des citoyens est, à qui profite le pourrissement ?

Rachid. Z

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