La venue de Said Djellab, ministre du Commerce, hier, à Bouira aura permis aux citoyens de la ville de bénéficier, le temps d’une matinée, d’un marché aux légumes propres et salubres. En effet, dès les premières heures de la matinée, les services de l’APC ont entièrement nettoyé, à grande eau, la devanture de ce marché, où pourtant la veille, s’amoncelaient des tonnes d’immondices. Et c’était le cas depuis le début du mois de Ramadhan. La circulation était bien sûr interdite devant cette aire de négoce, et c’est sur leurs dos que les marchands ont acheminé les cargaisons de légumes jusque sur les étals. Les drapeaux et autres fanions ont été déployés tout autour de ce marché qui a ainsi repris des couleurs, alors qu’avant, les lieux étaient complètement négligés par les services de l’APC, pourtant chargés de leur entretien. Toutefois, dans l’enceinte de ce marché où pour une fois les effluves de cantaloup et de coriandre n’étaient pas mêlés aux odeurs de fruits pourris, les prix eux demeuraient toujours aussi élevés, avec des tomates à 130 DA, de la salade à 120, de la courgette à 90 et des haricots à 200 DA… Les fruits de saison sont toujours à des tarifs exorbitants, avec des pêches et des nectarines à 200 DA. Les prix n’ont en effet guère changé depuis le début du Ramadan, hormis une légère baisse du prix de la courgette. Les Bouiris se rappellent que l’année dernière, et après la visite de l’ancien au marché, les prix étaient redevenus raisonnables au 2e jour du Ramadhan. Malheureusement, cette année, aucun responsable n’est venu s’enquérir des prix ou rassurer les consommateurs. L’hygiène est inexistante, la marchandise hors de prix et les stationnements anarchiques, malgré la présence de policiers. Il est triste de constater que les belles promesses du ministre du Commerce n’auront eu au final aucun écho. Pire encore, des commerçants rencontrés sur le marché indiquent par ailleurs que les prix risquent de reprendre leur ascension à l’approche de l’Aïd-el-fitr, pour clore un mois où aucune accalmie n’aura été enregistrée.
Hafidh Bessaoudi
