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Baisse substantielle du prix de la sardine

Après une flambée qui a pénalisé presque toute la population durant plus d’une année, les prix de la sardine ont connu une baisse substantielle pour atteindre les 100 DA/kg. À Bgayet, ce recule des prix des poissons pélagiques, la sardine notamment, en ce mois de ramadhan, a créé un certain engouement des citoyens pour s’approvisionner en ce produit de la mer très nutritif. Ces dernières années, la sardine a vu son prix exploser atteignant un pic de 800 dinars le kilo, voire plus. «On ne va pas s’en priver. En sus, le prix est plus qu’attractif. À 100 DA le kilo, on ne peut que se réjouir», dira un père de famille, rencontré au marché de Sidi-Aïch. Appelée jadis le plat des pauvres, la sardine n’est plus accessible aux petites bourses. Contrairement à ce qu’avancent certains poissonniers, interrogés sur les raisons de cette baisse subite des prix, la justifiant par une forte production, des consommateurs affirment le contraire, considérant que celle-ci n’est pas liée à la disponibilité. Car, selon eux, cette donnée ne peut pas être constatée en trois jours. Selon un cadre à la direction de la pêche, les prix des poissons vendus ont baissé en raison de leurs petites tailles, atteignant parfois 5 cm la pièce seulement. «Les pêcheurs se rabattant sur des spécimens jeunes, vu l’amoindrissement général des poissons dans les eaux côtières. Les poissons s’amenuisent en Méditerranée à cause d’une pêche intensive et inconsciente et de la pollution des eaux, ainsi que des flux migratoires vers d’autres mers», a-t-il expliqué. Les pêcheurs bravent plusieurs interdits, à savoir le non-respect des périodes de repos biologique, la recrudescence de la pêche à la dynamite, la pêche utilisant des filets interdits et le non-respect des tailles marchandes. Cependant, les consommateurs ne prêtent guère attention à ce genre d’arguments, se contentant de ne regarder que leur portefeuille. «La spéculation a pourri le marché», tonne un quinquagénaire venu faire quelques emplettes au marché qui se tient au cœur de la ville de Sidi-Aïch. «Nous avons enregistré une chute des prix de la sardine bien avant le mois de Ramadhan, en raison de l’abondance de la production, mais aussi au peu d’engouement des citoyens à consommer la sardine durant le mois sacré», réplique Fatah, poissonnier de son état. Toutefois, cette situation ne va pas durer et les prix vont encore augmenter dans les prochaines semaines, dit-on. Les connaisseurs indiquent que les conditions climatiques ne sont pas les seules responsables de la hausse des prix à longueur d’année. Ils évoquent plusieurs facteurs, dont l’absence de contrôle des prix du poisson qui est soumis à des règles commerciales archaïques qui ne prennent pas en considération le pouvoir d’achat des citoyens. Un retour à «l’anormal» n’est pas écarté sachant que la filière pêche n’obéit à aucune règle pouvant juguler l’oscillation des prix.

Bachir Djaider

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