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On se rabat sur le poulet !

Le prix de la viande de veau, dite «avec os», pour la différencier du steak, ne cesse d’augmenter. De 800 dinars le kilo l’an dernier, elle est vite montée à 1 150 puis à 1 200 dinars, quelques mois avant le Ramadhan. Les prix sont, encore une fois, «boostés» par une forte demande en cette période de jeûne. Ces derniers jours, les clients des boucheries déboursent 1 300 dinars pour le kilogramme. Pour améliorer un peu l’ordinaire comme de coutume lors du mois de carême, les petites bourses, qui doivent compter avec les prix des autres denrées alimentaires, doivent faire l’impasse sur ce produit tant désiré pour se rabattre sur les viandes blanches. Mais là encore, la loi inexorable de l’offre et de la demande ne joue pas en leur faveur, puisque les prix abordables du poulet, affichés quelques jours auparavant, ne tarderont pas à atteindre les sommets. Le kilo de volaille vivante est actuellement cédé à 290 dinars, alors qu’en boucherie, il ne tardera pas à atteindre la barre des quatre cents dinars. Pour les bouchers, la viande est chère à cause des prix de l’aliment du bétail. Même son de cloche chez le marchand de volaille qui nous informe que le quintal d’aliment a atteint 6 000 dinars. Il ajoute également que la plupart des poulaillers ne disposent que de jeunes poulets, qui ne seront mis sur le marché que dans un mois et plus. Par ailleurs, les éleveurs achètent le poussin d’un jour à 120 dinars, alors qu’il était à cinquante dinars auparavant. Si l’on compte tous les autres frais demandés pour un élevage, on comprendra le coût actuel du poulet qu’ils ne peuvent vendre à perte. Notons que si le prix du poulet joue le yoyo à longueur d’année, celui de la viande ne descend jamais, même si le prix du fourrage, incriminé dans cette situation, baisse. «On ne peut plus remplacer la viande par de la sardine qui avait atteint six cents dinars le kilo avant le mois de carême. Quand bien même on le voudrait, ce ne serait pas possible vu qu’à l’ex-Michelet, la sardine ne se vend pas pendant le mois de carême. L’espace réservé habituellement aux poissonniers est occupé par d’autres vendeurs. Ce n’est qu’après l’Aïd que l’on reprendra la vente du poisson. Face au choix réduit et à la hausse vertigineuse des prix de la viande rouge, les chalands préfèrent s’approvisionner en volailles, chères certes, mais pas autant que les viandes rouges qui ruinent le porte-monnaie des petites mais aussi des moyennes bourses.

A. O. T.

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