A Larbaâ Nath Irathen et à l’instar des autres régions du pays, les difficultés de la vie courante sont multiples, mais le fléau qui fait le plus rage est sans conteste le chômage. En effet, plus de 45% de la population de cette localité est au chômage, un taux qui est largement supérieur à la moyenne nationale.Depuis les tragiques événements du Printemps noir, qui a précipité la fuite des investisseurs de la région ; ce phénomène s’est sensiblement accentué, ajoutons à cela l’absence d’un projet de développement concret, ou encore, le manque évident d’usines et d’entreprises susceptibles de procurer du travail pour les habitants, des ingrédients qui ont cruellement plongé l’ex-Fort-National, dans un chaos économique.Saïd, 26 ans, exclu du système éducatif depuis longtemps, s’adosse quotidiennement contre le mur d’un café de la ville, pour vendre des cigarettes et des cacahuètes, un commerce certes illicite, mais seule source de revenus pour lui, qui nourrit pas moins de 8 personnes. Ce dernier nous confie : “Mon seul souci est d’obtenir un visa et quitter les lieux le plus vite possible”.Da Mohand, 43 ans est père de 6 enfants, il est sans travail depuis belle lurette, pourtant, il possède un CV bien étoffé avec pas moins de 2 diplômes, mais là où il sollicite un job, c’est contre une porte fermée qu’il se cogne. “Heureusement que ma compagne travaille, sinon, ça serait une catastrophe”, se contente de dire ce père de famille.Le manque d’attention des autorités, l’absence d’organismes associatifs et un vide culturel cruel précipitent l’apparition d’un autre phénomène, tout nouveau dans la région, mais ô combien destructif : la consommation de drogues qui est devenuestrès fréquente à Larbaâ.Lors de toutes campagnes électorales, les élus font du chômage et du souci du travail leurs priorités, mais au rythme où vont les choses, ce n’est que de la poudre aux yeux, pour, justement, acquérir le plus de voix possible pour la course au fauteuil. Les jeunes d’Ath Irathen sont plus que jamais livrés à eux-même, et voient, quotidiennement, leur jeunesse passer à côté de ce qu’il espéraient.Leur espoir est un visa vers d’autres cieux, afin de tenter leurs chances ailleurs et peut-être, réaliser leurs rêves puisque toutes les tentatives d’obtenir un poste de travail sont restées vaines et que les autorités locales font toujours la sourde oreille, à moins que…
K. Fridi
