Plusieurs villages de la commune de Boudjellil sont en butte à un enclavement chronique, à cause, essentiellement, de l’absence du transport de voyageurs.
Si le chef-lieu communal de Boudjellil et le village de Béni Mansour sont desservis quotidiennement par quelques fourgons, ce n’est pas le cas pour le reste des villages, au nombre de quinze, où aucun transporteur de voyageur ne «met les roues». Il s’agit des bourgades Tigrine, Ath Wihdane, Tala Lbir, Larbâa Takdimt, Ath Dassen, Saïda, H’lassa et bien d’autres, où les habitants galèrent chaque jour pour trouver un moyen de locomotion. Si pour les habitants véhiculés le problème ne se pose aucunement, il est, en revanche, lancinant pour ceux qui ne le sont pas. Les villages isolés, comme ceux situés au Douar Tazmalt (Ath H’lassa, Ath Dassen, Tansaout, Taourirt M’hand Oumoussa,…), sont les plus touchés par l’absence de transport. «Nous éprouvons les pires difficultés dues à l’absence totale du transport de voyageurs dans notre village (Taourirt M’hand Oumoussa, ndlr). Moi qui travaille dans une entreprise à Akbou, je galère chaque jour ouvrable pour rejoindre mon poste de travail, et c’est le même topo au retour. Je dois me lever tôt la matinée et faire l’auto-stop ou marcher à pied jusqu’à l’embranchement du CW42 A, pour espérer trouver un fourgon en provenance de Boudjellil. Il n’est pas rare que j’arrive en retard à mon travail, et cela ne plaît bien évidemment pas à mon employeur, mais il est compréhensif ! Quant au retour, c’est le même calvaire ! Parfois, j’arrive à la nuit tombée. C’est navrant à plus d’un titre !», se désole un habitant de Taourirt M’hand Oumoussa. Comme lui, ils sont des centaines, entre travailleurs, élèves et autres, à affronter les affres de l’isolement. Cet état de fait n’est pas sans ruiner leurs porte-monnaie, puisqu’ils se voient contraints de louer des taxis clandestins au prix fort pour les déplacements nécessaires et urgents, comme les soins. «J’ai passé des années difficiles en tant qu’enseignant à l’école primaire d’Ath Saïda. N’étant domicilié au village et ne possédant pas un véhicule, je devais marcher chaque jour 10 km en aller/retour pour assurer les tâches qui m’étaient dévolues», se remémore un enseignant à la retraite. Cette situation persiste à ce jour, en dépit des multiples sollicitations des autorités locales, en vue de créer des lignes vers ces patelins.
Syphax Y.

