«Les entreprises publiques doivent résorber leur déficit»

Partager

Le ministre de l’Industrie et des mines, Youcef Yousfi, était hier en visite de travail dans la wilaya de Tizi-Ouzou, où il a visité l’ENIEM et Leader Meuble de Taboukert notamment.

Le ministre, lors d’un point de presse organisé en marge de cette visite, n’a pas mâché ses mots en expliquant : «Quand une unité ne produit pas de la richesse, je réagis mal (…) Les gestionnaires sont payés pour gérer et réduire les coûts». «Le président de la République a insisté sur la nécessité d’avoir les éléments essentiels de la compétitivité industrielle, notamment dans le secteur publique, cela veut dire réduire les coûts (…) Les entreprises publiques, on les crée pour créer de la richesse et non des déficits. Donc, la chasse que je fais personnellement est la chasse aux déficits», soulignera-t-il. Notons que lors de son passage à l’ENIEM, le ministre a écouté les préoccupations des partenaires sociaux de l’entreprise qui lui ont fait part d’un constat «alarmant», allant jusqu’à évoquer «un marasme et un étouffement» que subirait l’entreprise, dus essentiellement au matériel et aux machines industrielles vétustes. Ils ont fait part, aussi, du blocage de leurs produits au niveau du port. En réponse, le ministre dira : «L’État vous a donné un plan de développement, c’est à vous de vous organiser pour augmenter la production, diminuer le coût et conquérir le marché national (…) Augmentez votre production, diminuer votre déficit et faites des bénéfices. À partir du moment où l’entreprise fait des bénéfices, tout est facile. Si elle persiste à faire des déficits, on ne peut rien faire. On aide une, deux, trois fois mais jusqu’à quand ? On vous a donné l’argent, on vous a aidé, c’est à vous de faire l’effort nécessaire et nous on est là pour vous accompagner». Par ailleurs, le ministre a exprimé sa satisfaction quant à la première opération d’exportation des produits ENIEM qui se fera, selon lui, dans les prochaines semaines. Toujours lors du point de presse qu’il a animé au siège de Electro Industrie à Azazga, le ministre s’est dit très satisfait de cette entreprise et n’a pas manqué de leur exprimer soutien : «Quand je vois cette entreprise, je dis mille bravos. Ils répondent à tous ce que nous souhaitons. C’est ce qui constitue l’alternative aux hydrocarbures (avoir une stabilité de gestion, une stabilité avec le partenaire social, avoir des coûts compétitifs, prévoir l’exportation et gagner de l’argent, c’est-à-dire fabriquer de la richesse», dira le ministre tout content. Et d’ajouter : «Je considère cette unité comme étant un modèle sur tous les plans. Entrevoir des développements dans la catégorie des transformateurs et mettre en place un partenariat pour des transformateurs de grandes puissances avec l’Inde permettront de couvrir l’intégralité de la demande nationale. Le partenariat pour les moteurs électriques va aussi faire de cette unité un pôle très important de fabrication de moteurs et générateurs électriques en général». À propos de l’unité de textile Numidia, sise au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, le ministre a salué les efforts et la dynamique de travail instaurés avec une équipe de jeunes. Questionné sur l’impact des nouvelles taxes (la TVA) prévues dans le projet de la loi de finance complémentaire 2018, M. Youcef Yousfi a réitéré la détermination de l’État à réussir son industrie : «Nous allons discuter prochainement cette nouvelle loi au conseil des Ministres, mais nous sommes déterminés à réussir l’envol de l’industrie automobile. C’est un processus long et difficile. Il faut de la patience (…) Ce n’est pas du jour au lendemain que le taux d’intégration va atteindre plus de 50 %», précisera-t-il. À signaler, enfin, que lors de cette visite, le ministre a eu aussi à visiter la SPA ALDAPH et l’EURL AURES emballage de Draâ Ben Khedda.

Kamela Haddoum.

Partager