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Les vendeurs de l’informel «cassent» les prix

Il n’est pas rare de constater un rush quotidien sur les marchés informels, pour s’approvisionner en victuailles, vu qu’à ce niveau, les prix des produits alimentaires restent abordables, voire à la portée des bourses moyennes et faibles. Sur les différents abords des tronçons parcourant la région de la vallée du Sahel, des dizaines d’étals, des fruits et légumes notamment, sont installés chaque jour. Constatés sur les accordements des RN 5, 15 et 30, ces points de vente clandestine attirent une affluence record. Le «secret» n’est autre que les prix jugés raisonnables par les chalands, comparés à ceux affichés dans les commerces réglementés, au niveau des villes de M’chedallah, Chorfa, Raffour et Ahnif. Les marchands exerçant de façon illégale savent «aguicher» et «hameçonner» les clients avec des prix abordables. Bien évidemment, ces vendeurs payent moins de charges que leurs «confrères» travaillant dans la légalité. Ce qui expliquerait les prix «attractifs» affichés sur les ardoises. Ainsi, ce commerce informel atteint son paroxysme pendant ce mois de Ramadhan, où des marchands occasionnels installent des étals pour faire de gros profits, sachant pertinemment que la consommation de produits alimentaires décuple à pareil mois. En ne payant pas un rond au fisc et n’ayant pas d’autres charges, comme le loyer, l’électricité, et bien d’autres, ces vendeurs n’ont qu’à «casser» les prix pour attirer le plus de clients. Ce procédé marche tellement bien que ce genre d’activité, pratiquée dans une impunité totale, voit arriver de nouveaux «contingents». S’estimant impuissants devant cette situation, les commerçants inscrits au registre du commerce et qui s’acquittent de leurs redevances crient à la concurrence déloyale. Ainsi, le commerce informel continue à gangrener le secteur du commerce avec des pertes incommensurables pour le fisc et les recettes communales. La régularisation de ces marchés noirs par les différentes communes ou leur imposition servirait à renflouer les caisses des municipalités, notamment celles en proie à des déficits financiers. L’environnement, en proie à la dégradation en raison des déchets émanant de cette activité, bénéficiera aussi de l’éradication de ces lieux de vente.

Y. S.

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