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Le village Tomazo enclavé !

Les habitants du village Tomazo, distant de deux km du chef-lieu de la commune des Issers, se sentent abandonnés par les autorités locales. Le village est dépourvu de toute commodité de base.

La route qui relie le village au reste du monde, se trouve dans un état déliquescent. Cet unique axe routier qui traverse la zone d’activité Cherad Omar, est devenu, au fil des temps, une piste. Depuis sa mise en service, l’axe routier n’est ni aménagé ni revêtu. C’est pour cette raison que le transport de voyageurs est absent. Pour rejoindre la ville, les villageois doivent parcourir au moins 1 km à pied pour arriver au CW 151 et prendre ensuite un bus ou un fourgon. Les élèves scolarisés sont durement pénalisés par cette carence, surtout lorsqu’on sait que le village n’est toujours pas doté en établissement scolaire notamment un primaire. Les potaches sont scolarisés à l’école du village mitoyen Teurfa. Hakim, un habitant du village Tomazo, nous dira qu’un projet de réalisation de six classes primaires était inscrit durant le mandat communal 2007-2012. «Dix ans plus tard, le projet n’est pas concrétisé et nos enfants continuent à souffrir le martyre», tempête-t-il. Pour une simple injection ou consultation médicale, les villageois, notamment les plus âgés, vivent un calvaire en raison de l’absence de moyens de transport. La salle de soin réalisée en 2011 est toujours fermée. «Nous n’avons rien compris, pourquoi alors réaliser une telle structure pour la laisser fermée ?», s’interroge notre interlocuteur. Elle a couté des millions de da pour être exposée, actuellement, aux dégradations. Les jeunes du village n’ont pas d’endroit de divertissement. Un projet de réalisation d’un terrain de jeux matico n’est toujours pas concrétisé depuis son inscription en 2012. Pas de stade de proximité, pas de cafétéria, les jeunes sont pris en otage par le vide et le chômage. Rares sont les jeunes du village qui sont recrutés au niveau de la zone d’activité distante d’à peine 1 km. «Nous avons approché les autorités locales afin de s’enquérir de l’état d’avancement du projet, mais à chaque fois, ils nous avancent le problème d’opposition des propriétaires terriens qui refusent la réalisation d’un stade sur un terrain agricole», nous dira encore Hakim. Le village n’est pas totalement assaini et certaines habitations continuent d’utiliser des fosses septiques. Pourtant, il fait partie du programme des 167 villages à assainir par les services concernés. Les villageois dénoncent les promesses non tenues des responsables et élus locaux. «Ils viennent uniquement lors des campagnes électorales, une fois élus, ils disparaissent derrière leurs bureaux», nous dira Hakim.

Y. Z.

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