Attendue depuis plusieurs mois déjà la liste des bénéficiaires de 668 logements sociaux, dans la commune de Sour El-Ghozlane, au sud de la wilaya de Bouira, a été enfin rendue publique jeudi dernier. Dès 7 heures, les agents de la mairie ont procédé à l’affichage de la liste des bénéficiaires dans plusieurs endroits du centre-ville et au niveau des localités relevant de cette commune, à l’image de Guelta Zergua, Ouled Gacem et Ouled Tajin. Par crainte de débordements, un important dispositif policier a été mis en place dès la soirée de mercredi dernier, particulièrement aux alentours des sièges de la mairie et de la daïra. Jeudi passé dans la matinée, les citoyens de cette ville se sont dirigés par dizaines aux différents sites d’affichage. Certains postulants ont exprimé leur colère car ne figurant pas sur la liste en question. Ces derniers se sont, d’ailleurs, rendus aux sièges de la mairie et de la daïra afin d’exposer leur cas aux responsables concernés. Le maire ainsi que le chef de la daïra de Sour El-Ghozlane ont consacré la journée de jeudi passé à la réception des plaignants, en affirmant que la liste des bénéficiaires a été validée par la commission communale du logement et par la commission des recours de la wilaya. Les mêmes responsables ont aussi tenu à rassurer les bénéficiaires en ajoutant qu’un nouveau quota de plus de 100 logements sera attribué prochainement. «Nous avons pris tout le temps nécessaire pour rendre public cette liste. Les demandeurs de logements ont été placés selon leur cas et selon les priorités de la réglementation. Nous savons que d’autres demandeurs devaient être placés dans cette liste, mais l’offre que nous avons est insuffisante. Certaines demandes seront satisfaites dans le prochain quota de 100 logements», a expliqué le chef de daïra de Sour El-Ghozlane. Du côté des protestataires, on avance le contraire, puisque selon certains demandeurs de logements rencontrés sur place, «les priorités au relogement n’ont pas été respectées». Ces derniers ajoutent aussi que d’anciens demandeurs de logements n’ont pas été inclus dans cette liste. «Mon dossier date de 2001. Ca fait 17 ans que j’attends ce logement. J’habite avec ma petite famille et mes parents dans un F3, et ce sont tous les responsables locaux qui sont au fait de ma situation», explique l’un des protestataires. Et un autre d’ajouter : «J’habite dans un bidonville à la sortie de la ville que tous les responsables connaissent. Au moins 40 familles vivent depuis des années dans des conditions lamentables, près d’un oued menaçant. Nous avions un énorme espoir avec cette liste, surtout que le maire s’était engagé à plusieurs reprises à nous faire sortir des gourbis. Malheureusement, ce n’était que des promesses». Ces demandeurs de logements ont aussi fait savoir qu’ils comptent déposer des recours au niveau de la wilaya. Ils réclament également l’annulation de cette liste. À noter enfin que la tension est montée d’un cran au niveau du siège de la daïra, vers 13 heures, quand trois jeunes demandeurs de logement ont réussi à déjouer l’attention des agents de la police pour accéder au toit du siège. Ces trois jeunes demandeurs ont menacé de se jeter du troisième étage. Après l’intervention des policiers et du chef de daïra pour les raisonner, ceux-ci ont fini par abdiquer.
Oussama Khitouche