Les gardiens de parkings imposent leur loi

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Dans la ville de Bouira, l’automobiliste ne peut pas garer son véhicule sans être interpellé par un «gardien des lieux» réclamant de l’argent.

Ces gardiens de parking autoproclamés sont souvent des jeunes chômeurs qui squattent une partie d’une ruelle, d’une route ou d’une cour, jouxtant un établissement public, pour en faire un parking payant. L’automobiliste qui stationne son véhicule, ne serait-ce que pour quelques minutes, est vite interpellé pour s’acquitter du «droit» de stationnement. L’automobiliste a intérêt à obtempérer, sinon il aura à subir des représailles allant jusqu’à la dégradation de son véhicule. Dans la ville de Bouira, cela est devenu un véritable phénomène. «Toute la ville est devenue un immense parking. Là où on gare nos voitures, on doit payer. Ce n’est pas normal que les autorités locales assistent à cela sans réagir. Si jamais quelqu’un a des choses à régler dans plusieurs endroits, il doit débourser beaucoup d’argent. C’est inacceptable !», fulmine un automobiliste. En outre, les frais de parking ne sont jamais connus. Les gardiens fixent les prix à leur guise. Les 20 DA fixés par les pouvoirs publics au niveau de certains parkings autorisés n’ont jamais été appliqués. Le minimum qu’on exige est de 30 DA. Dans certains endroits, on exige jusqu’à 50 DA. Comme le cas du parking du square Si El Houès. Les automobilistes se plaignent et dénoncent un véritable racket. «Les jeunes qui gardent ce parking exigent 50 DA, alors que le prix fixé par les autorités est de 20 DA. En plus, on ne connaît pas qui est, réellement, le gardien de parking. Chaque jour il y un nouveau visage. Ils ne portent aucun gilet pour pouvoir les reconnaître. Ils viennent demander leur dû et on paie», ajoute un autre automobiliste. Pour mettre de l’ordre dans cette activité qui attire de plus en plus de jeunes, les services de la commune comptent agir. S’appuyant sur les mesures prévues dans la circulaire du ministère de l’Intérieur, les services de la commune de Bouira affirment que les prix appliqués ne doivent pas dépasser les 20 DA pour la journée et les 500 DA/mois pour le stationnement durant les nuits. Selon notre source, les gardiens des parkings seront également identifiés. Ainsi, on apprend auprès des services de l’APC de Bouira qu’une quinzaine de dossiers ont été déposés au niveau de la commune par des jeunes, qui veulent exploiter des espaces comme parkings. Les dossiers sont actuellement en cours d’étude par une commission composée par l’APC, de la direction des transports et des services de la police.

Massinissa A.

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