Le commerce informel s’installe

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Les commerçants occasionnels qui, auparavant, occupaient la rue Colonel Amirouche d’Aïn El Hammam les jours de marché seulement, semblent devenir des «permanents» que rien ne peut plus délocaliser. Ils sont là chaque jour que dieu fait, à la même place qu’ils «squattent» en faisant un bien personnel. Leurs étals, sorte de tables formées de palettes en bois et autres matériaux demeurent sur place, attendant «la réouverture» le lendemain. Certains marchands, plus «futés» que d’autres, possèdent une place au marché et une autre le long du trottoir, pour un éventuel recasement. Les tentatives d’en finir avec ce marché imposé, initiées par plusieurs présidents d’APC, à des époques différentes, se sont toutes avérées vaines. Même les «roulottes» attribuées à certains ambulants pour les faire descendre au niveau de l’aire du marché, ont été abandonnées par leurs propriétaires. Elles font office de débarras où l’on stocke ses caisses d’emballage vides et divers objets hétéroclites. Pourtant, ces magasins acquis à coup de millions, pourraient servir à des chômeurs qui ne demandent qu’à les rentabiliser par quelque activité commerciale. Seules quelques cabines, moins d’une dizaine, installées sur les trottoirs sont encore ouvertes quotidiennement. Elles sont pour la plupart spécialisées dans la vente des fruits et légumes. Il n’est guère besoin de se déplacer jusqu’au marché hebdomadaire, situé en contrebas de la grande rue, pour faire ses emplettes. Tout se vend dans ce second marché qui ne dit pas son nom : de la quincaillerie aux fruits et légumes en passant par les vêtements et les chaussures. Ce sont les femmes, supposées interdites de marché masculin, qui trouvent ici leur compte. Elles y font leurs emplettes aux cotés des hommes sans tabou aucun. Les nouveaux marchands ambulants, apparus à l’occasion du mois de Ramadhan, ne quitteront probablement pas les lieux après l’Aïd. Ils grossiront ainsi les rangs des informels dont les commerçants légaux se plaignent déjà les accusant de concurrence déloyale. Un marché couvert qui rassemblerait tout ce beau monde et qui les logerait à la même enseigne vis-à-vis de la loi, est plus que jamais nécessaire. A. O. T.

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