Les conditions météorologiques favorables de ces derniers jours permettent aux familles de sortir et de faire leurs emplettes avant la fête de l’Aid El Fitr. Effectivement, la ville est sortie de sa monotonie. Aussi bien durant la journée que durant les veillées, les magasins sont pris d’assaut. Et chacun fait ses comptes. Tout d’abord, il nous a été donné de remarquer que les magasins de produits de gâteaux sont les plus fréquentés par la gent féminine. » Comme c’est le week end, je profite d’acheter tous les produits nécessaires à la préparation des gâteaux. On est un peu en retard. C’était à cause des orages qui ne nous ont pas donné le temps de sortir. Mais, c’est cher. Il y a une très grande différence par rapport à l’an dernier. Tous les produits ont augmenté. Pas moins de trois mille dinars, pour préparer quelques plats. Mais, on n’a pas le choix. Les gâteaux vendus dans les boulangeries sont encore plus cher et aussi on ne sait pas dans quelles conditions, ils ont été préparés »,nous explique une dame accostée devant l’un de ces magasins. Par ailleurs, ce sont les magasins pour vêtements d’enfants qui viennent en deuxième position. Les parents profitent de ces derniers jours pour acheter ce qui manque à leurs enfants. » Nous avons fait le tour de pratiquement tous les magasins. Les prix sont presque les mêmes. Imaginez qu’une salopette, un tee shirt et une paire de baskets pour un enfant de trois ans sont affichés à plus de quatre mille dinars. Alors que pour ceux entre 6 ans et 12 ans, c’est parfois le double si ce n’est pas le triple. Vraiment, on ne sait pas quoi faire. On ne peut pas quand même ne pas gâter nos bambins », nous répond un client qui paraissait tout de même aisé. En dépit de ces prix exorbitants, la fièvre aphteuse a gagné de nombreuse familles notamment les couples qui n’ont pas assez d’enfants. Alors que nous avons remarqué que certains se rabattent carrément sur les magasins de » friperie ». D’ailleurs, certains commerces ont changé d’activité pour vendre des vêtements moins neufs. » J’avais un magasin de vêtements d’importation. Mais avec les temps qui courent, j’ai remarqué que la clientèle a nettement déserté les lieux , c’est pourquoi je vends de la friperie », nous confie un marchand de vêtements. Pour les parents, même si ces vêtements paraissaient vieux, ils sont de bonne qualité. » Je préfère vêtir mes enfants avec des vêtements pareils que de leur acheter des vêtements en provenance des pays asiatiques dont la qualité laisse à désirer », nous dit un père accompagné de ses trois enfants. En outre, ce sont les trottoirs qui sont achalandés de jouets. Même si les objets pyrotechniques n’ont pas fait encore leur apparition, il est à signaler que les gadgets de différentes tailles et de couleurs diverses y sont exposés . » C’est un grossiste qui me passe une quantité de jouets pour les écouler durant ces jours. Mais, ce que j’ai constaté est que leur vente est un peu difficile. Les parents n’approchent que les petits objets à moindre coût parce que la plupart coûtent cher. Je gagne tout juste un peu d’argent. Et puis, c’est une occupation parce qu’on n’a pas où aller dans cette ville où il n’y a aucun loisir. Je crois que d’ici la fin du mois sacré, j’aurais gagné de quoi passer quelques jours de vacances en bord de mer », nous confie un jeune vendeur de jouets. En définitive, si le mois a laminé les parents, les dépenses attendues pour les deux jours de fêtes ne seront que faramineuses. Et après, les porte-monnaies seront vides surtout que d’autres rendez-vous attendent les ménages (fêtes familiales, anniversaires, réussite aux examens de fin d’année…).
Amar Ouramdane
