Le commerce informel est réapparu durant ce mois de Ramadhan à travers toute la wilaya de Bouira.
Les prix compétitifs ont en effet attiré les citoyens, à la recherche de quelques économies, en ce mois de grosses dépenses et de consommation effrénée. En dépit des campagnes d’éradication lancées par les pouvoirs publics ces dernières années, et les opérations coups de poing périodiques entreprises par les services de sécurité, l’informel a la peau dure et résiste toujours. Aux quatre coins de la wilaya de Bouira, de nombreux sites ont été réinvestis par les vendeurs à la criée, particulièrement aux abords des routes à grande circulation. Les habituels sites qui « accueillent » cette activité ont vu, ces derniers jours, arriver un grand nombre d’intervenants qui sont venus grossir les rangs déjà importants des vendeurs installés depuis plusieurs mois. Aux abords de la RN5, au lieu dit Oued D’hous, à la sortie Sud de la ville de Bouira, des dizaines de marchands ont pris place depuis le début du mois de Ramadhan avant de plier bagage ces jours-ci après une énième descente des services de sécurité. Les nombreux intervenants s’étaient installés à une dizaine de mètres de l’ancien site de l’informel, situé au croisement entre le CW127 et la RN05. Ce site, un des plus importants de la wilaya, avait pour rappel enregistré de nombreuses descentes des services de la gendarmerie nationale lesquels avaient réussi à l’éradiquer définitivement. Pendant les premiers jours du mois sacré, de la pomme de terre, des dattes, de l’oignon, de l’ail, des pastèques et même des fraises étaient proposés aux automobilistes de passage. Des fruits et légumes exposés le plus souvent à la poussière, aux gaz d’échappements et à la chaleur. Mais cela n’empêchait pas les usagers de la route d’effectuer des haltes pour s’approvisionner en toute sorte de produits. Et cette activité a des répercussions aussi bien sur la circulation automobile qui a tendance à se congestionner que sur l’environnement qui prend un sérieux coup, surtout si l’on sait que des tonnes de déchets générés sont laissés sur place. Même topo sur la RN18 reliant la ville de Bouira à Aïn Bessem. Aux abords de cette route, au moins deux sites, à savoir ceux implantés à Sidi Ziane et Said Abid, sont dédiés au commerce informel. Là encore, des dizaines de revendeurs ont installé leurs étals sur les accotements de la route nationale pour proposer aux usagers toutes sortes de fruits et légumes. Là aussi, tout un lot de désagréments est causé aux usagers de la route qui mettent parfois plus d’une demi-heure pour venir à bout des bouchons qui se forment à longueur de journée à hauteur des villages de Said Abid et Sidi Ziane.
Le site de Chorfa, un des plus anciens et problématiques de la wilaya
La région Est de la wilaya n’est pas non plus épargnée par ce phénomène. Cette région abrite un des plus importants et anciens sites de commerce informel à travers la wilaya. Il s’agit de celui implanté aux abords de la RN15 traversant la localité de Chorfa. Sur ce tronçon, des étals de fruits et légumes, des gargotes et des points de vente de volailles s’étendent sur plus d’un kilomètre. Pis encore, depuis le début du mois de Ramadhan, le site a pris les contours d’un immense marché où familles, usagers de la route et habitants de la région viennent s’approvisionner en différentes marchandises. Le site grouille de monde. Tout comme les autres sites dédiés à l’informel, celui de Chorfa génère anarchie, bouchons et pollution. Les automobilistes font face à un véritable calvaire à hauteur de cette localité en raison des bouchons. La situation s’est davantage corsée depuis le début du Ramadhan tant la fréquentation du site a sensiblement augmenté. Par le passé, et dans une tentative de mettre de l’ordre dans ce site, les services de l’APC avaient proposé des box au niveau d’un marché de proximité aménagé en ville, mais les intervenants ont pour la plupart refusé la proposition. Il est utile de rappeler qu’une opération coup de poing avait été menée du temps de l’ancien wali Nacer Maaskri au niveau de ce site. Seulement, à peine chassés des lieux, les intervenants s’y sont réinstallés. Des opérations similaires avaient touché d’autres sites à travers la wilaya, notamment en 2012, à la faveur d’une campagne nationale d’envergure lancée du temps du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Cette campagne a incontestablement débarrassé les villes du commerce informel mais sur les abords des routes, le phénomène fait rage.
Djamel Moulla