L’hôpital d’Aïn El-Hammam pris d’assaut…

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L’opération de circoncision a commencé depuis plusieurs jours dans la région d’Aïn El Hammam. Si certains parents préfèrent les services de médecins privés moyennant finances, d’autres se rabattent sur l’hôpital.

Les associations de villageois et le Croissant rouge algérien local ont déjà pris rendez-vous pour les derniers jours du mois de ramadhan. Il est difficile de trouver une place la veille du 27ème jour. L’agenda du bloc opératoire est plein, même pour les autres jours, jusqu’à la veille del’Aïd. Depuis quelques jours on assiste à un ballet de véhicules et de bus remplis de villageois qui se rendent à l’hôpital dans une ambiance festive. Certains viennent des communes de l’Est comme Ait Yahia, ou Ath Bouyoucef alors que d’autres arrivent des villages de l’Ouest comme Akbil et autres. Tôt, la route nationale numéro 71 longeant la structure hospitalière est encombrée. Généralement les circoncisions collectives drainent les proches des garçons. Parfois, c’est la majorité des habitants du village qui se déplacent comme pour un mariage. Lorsque plusieurs cortèges dont les rendez-vous sont proches se rencontrent devant l’hôpital, une sorte d’anarchie s’installe dans la rue. Les véhicules des accompagnateurs, souvent mal garés, débordent sur l’asphalte. Tous les chauffeurs désirent s’arrêter face au portail pour être aux premières loges. On s’incruste dans le plus petit espace quitte à empêcher les usagers de passer leur chemin. Il devient alors difficile de traverser ce tronçon de route d’environ cinq cents mètres sans perdre parfois plus d’un quart d’heure. Heureusement que des citoyens interviennent pour désengorger les lieux et calmer les ardeurs des passants en colère. Les parents des circoncis, en attente des deux côtés de la route, débordent eux également, sur la chaussée. Regroupées en cercle un groupe de femmes, dans leurs habits de «parade» font la fête au grand bonheur des malades hospitalisés et des employés qui assistent au spectacle à partir des balcons. En attendant la fin de l’opération des petits garçons, on passera le temps à chanter et à danser comme au village. Le «Ourar» avec «amendayer» ne s’arrêtera pas, tant qu’il y aura des danseuses. Lorsque le petit circoncis apparaît en haut des marches faisant face à la rue, les youyous fusent de tous les côtés. La foule entre dans une autre ambiance. On se hâte vers les véhicules pour prendre la tête du cortège. La fête vient de commencer. La troupe folklorique «tbel» prendra le relais des femmes pour prolonger la fête jusqu’au-delà de minuit. Il en sera ainsi tous les jours suivants dans les villages, jusqu’à l’Aïd.

A. O. T.

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