Des stations anarchiques

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La ville de Tizi-Ouzou croule sous une anarchie indescriptible causée par des stationnements de fourgons et taxis. Un état de fait qui vient s’ajouter à l’absence d’un plan de circulation réglementé, rendant la ville l’une des cités les plus anarchiques à la faveur du plan d’aménagement urbain des plus défectueux. Près de 1900 fourgons aménagés desservent quotidiennement le chef lieu de wilaya, venant de toutes les zones rurales. Les 11 sites de stationnement «aménagés» pour ces véhicules de locomotion sont devenus, au fil des mois, inaptes à recevoir ce nombre croissant de jour en jour. Dépourvues de la moindre commodité d’accompagnement, ces stations vers lesquelles divergent des milliers de voyageurs/jour ne sont pas sans constituer un danger pour les usagers, les propriétaires et sur les autres automobilistes. Hormis les stations sises à l’entrée Ouest de la ville, près la gare routière, et à proximité du stade 1er novembre (arrêt de Beni-Douala), aménagées dans des sites protégés, l’ensemble des autres stations sont dépourvues du moindre cadre réglementé et sécurisé pour les voyageurs. Le danger est quasi-permanent au niveau des stations localisées à l’entrée Est de la ville desservant les localités de Mekla, Fréha, Tizi-Rached, Ouacifs, Larbaâ Nat Irathen, Ain El Hammam, Iboudraren, Ouadhias, Azazga, celle sise prés de M’douha, desservant la région des Ath Ouaguenoune et plus bas de Makouda ainsi que celles desservant les banlieues de la ville des Gênets. Pour le premier arrêt cité, sa localisation aux abords de la route nationale 12 et à proximité d’un carrefour des plus animés de Tizi-ouzou, n’est pas sans créer des situations de désordre général et expose l’ensemble des intervenants, voyageurs, usagers de la RN12 et les transporteurs eux mêmes aux dangers que peuvent résultés des cas de confusion de circulation automobile. Quant aux autres stations, érigées à même la chaussée à l’instar de celle de Maouda et de Sikh Oumedour, pour ne citer que celles-ci, le désagrément qu’elles causent aux usagers des routes est des plus baroque. Le décor est des plus désolant. Pis, l’ensemble de ces stations de fourgons sont devenues des lieux où pullulent les actes de violence et les agressions. C’est le cas de l’arrêt de Ouaguenoune dont les témoignages des transporteurs sur ce genre d’actes laissent perplexe plus d’un : «Hier soir (avant-hier ndlr), un propriétaire de fourgon a été délesté de sa recette près de la station, une jeune fille a été agressée au vu et au su de tout le monde, dépossédée de sa chaîne en or qu’elle portait autour de son cou». Ce témoignage pose ainsi le lancinant sujet de l’insécurité qui règne au niveau des quartiers et rues de la ville de Tizi-ouzou. Il est vrai que des efforts sont déployés ces derniers jours par les services de sécurité pour rétablir le climat de quiétude dans les cités, la sécurisation des lieux et aires de stationnement des fourgons et taxis laissent à désirer, comme en certifie encore l’ensemble des transporteurs que nous avons interrogé. Une chose qu’a tenu également à confirmer le directeur des transports de la wilaya, Karim Medjbour, qui se dit être interpellé à ce sujet. Celui-ci estime que la sécurité des transporteurs et usagers incombe aux services de sécurité avec le concours de la mairie appelée à réglementer les différentes aires de stationnement. Interrogé sur une éventuelle délocalisation de la plus importante station des fourgons située à l’entrée est de la ville vers Oued Aissi, M. Medjbour a réfuté cette idée tout en précisant que si proposition de délocalisation existe, il l’ignore. Cette information nous a été donnée par le directeur de sûreté de la wilaya lors du point de presse qu’il a tenu en janvier dernier, affirmant son veux de voir cette station et la gare routière délocalisées en dehors de la ville pour une meilleure gestion du flux de voitures et de populations vers le chef lieu de wilaya.Les autorités municipales ont établi, avec le concours de l’administration de la wilaya, un plan de circulation, approuvé récemment par le maire dans le but de désengorger la situation. Ce plan vise, selon le directeur des transports, la réaffectation totale des taxis et autobus sur l’ensemble des lignes en vue d’harmoniser le secteur. Néanmoins, ce schéma est soumis à la mise en place du mobilier urbain qui échois à la mairie. Parallèlement à cela, la direction des transports a prévu un programme d’équipement. Au stade actuel, le projet consiste en l’étude d’un plan de transport dont le choix du bureau d’étude est en cours. Il permettra ainsi «d’apprécier et d’apporter tous les rectificatifs en matière des déplacements de populations», estime M. Medjbour. Pour lui, la municipalité est appelée à revoir l’ensemble des stations au centre ville et procéder à la mise en place du mobilier urbain et recouvrir les droits de stationnements. A signaler que les services des transports de la wilaya ont délivré jusque là pas moins de 1675 autorisations d’exploitation de taxis individuels. La nouvelle ville est desservie par 680 taxis collectifs répartis sur 5 stations. Les taxis inter wilayas sont au nombre de 200 véhicules assurant les lignes d’Alger, Blida, Sétif, Bordj Bouarreridj, Bejaia, Constantine, Bouira et Oran.

M.A.T

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