50e anniversaire des fusillades des 2 et 3 avril 1956

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Les martyrs ressuscités des festivités de commémoration du demi-siècle depuis les fusillades des 2 et 3 avril 1956 ont attiré un grand monde à Taddart Tamokrant et les villages, lieux du déroulement de ces événements historiques de la guerre de Libération nationale.La veille du deux avril 1956, raconte Ami Saïd, l’un des témoins oculaires, “Les forces françaises ratissaient les monts d’Azro N’bechar. Après qu’ils eurent pilloné les villages de Targaouirane, Lekhmis et Boumraou, les soldats terrestres aidés par des avions de guerre, commençaient alors à investir les maisons. Passés foyer par foyer, il forcèrent les hommes à sortir. Le premier homme ayant essayé de fuir fût abattu devant son domicile, à Boumraou. Il s’agit du chahid Mansour Belkacem. Les autres hommes, au nombre de 16 furent amenés à Ahmmam puis fusillé, labàs”.Même scénario à Lekhmis et Targa Ouirane où respectivement, six et neuf de leurs meilleurs fils furent fusillés.Ces deux jours d’enfer vécus par les paisibles habitants de ces bourgades, dont l’ancien Boumraou et Targa Ouirane, aujourd’hui ruinés à la dernière pierre, ont laissé des traces indélébiles dans la mémoire collective de cette région martyrisée. 32 personnes fusillées durant ces deux jours ont rejoint la liste des martyrs de la libération. Un grand hommage a été rendu, hier, également aux quelques rescapés de ces massacres collectifs.El Hadj Ahmed Belaïd était l’un de ces miraculés. Voyant la mort qui l’attendait en quelques secondes, il préféra prendre la poudre d’escampette sous les crépitements des mitrailleuses qui l’atteignirent à plusieurs endroits de son corps. Cet octogénaire se remémore aujourd’hui entouré de ses petits-fils. Afin de réécrire l’histoire vivante de ces terres brûlées les autorités locales de la commune d’Amizour, le P/APW, et le mouvement associatif ont effectué hier un pèlerinage sur les lieux des massacres. Une stèle est érigée à Boumraou à la mémoire de leurs 19 martyrs. Une ambiance de fête sous des tirs de feu nourris, a fait vibrer le chef-lieu de l’ex-commune Taddart Tamokrant.

N. Touati

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