La raison du refoulement des produits agricoles algériens par plusieurs pays européens est le non-respect de la chaîne de froid.
En effet, plusieurs produits agricoles algériens ont été refoulés, récemment, ce qui a nourri plusieurs inquiétudes chez les consommateurs, notamment après les rumeurs faisant part d’une raison «phytosanitaire». La réponse est venue des services concernés, pour mettre fin à la spéculation. «Le refoulement de dattes et de la pomme de terre exportées par l’Algérie vers le Canada et la Russie est dû au non-respect de la chaîne de froid par l’exportateur», a indiqué le directeur de la protection des végétaux et des contrôles techniques auprès du ministère de l’Agriculture, du développement rural et la pêche, Khaled Moumène. Le responsable a précisé avant-hier : «Les services du ministère de l’Agriculture n’ont toujours pas reçu de notification concernant ces marchandises refoulées (…) Selon les dernières investigations, il s’agit d’un exportateur privé qui n’a pas respecté la chaîne de froid en n’ayant pas utilisé le conteneur frigorifique. Ce qui a provoqué la multiplication d’insectes dans les dattes exportées». Le même responsable a indiqué que la marchandise refoulée est de 18 tonnes de dattes, exportées vers le Canada, dans la période entre septembre et octobre 2017. Les normes phytosanitaires avaient été respectées. Dans le même sillage, le responsable a fait savoir que 36 opérations d’exportations ont été bloquées par les services algériens de contrôle pour non-respect des normes phytosanitaires. Les produits concernés sont les pommes de terre, tomates et poivrons. Notons, par ailleurs que lundi dernier, le ministère avait publié un communiqué précisant que «les cas cités récemment dans la presse concernant des marchandises de dattes et de pommes de terres qui ont été refoulées depuis le Canada et la Russie, n’étaient pas d’ordre phytosanitaire. Le ministère a fait part de la mission qui lui été confié, à savoir encadrer ces opérations et veiller à ce qu’elles répondent aux normes phytosanitaires exigés par le pays importateur. «Les procédures ont été simplifiées», a indiqué le ministère de l’Agriculture et de la pêche dans son communiqué, précisant : «Dans le cas où les produits sont jugés non-conformes à l’arrivée, une notification parvient systématiquement à nos services dans laquelle le pays importateur évoque un non-respect des normes en vigueur». Dans ce sens, il affirme que «les seules notifications parvenues à nos services ont concerné deux opérations d’exportation de pâtes et de boissons gazeuses expédiées vers le Canada, lequel a décidé leur refoulement pour cause de non traitement du bois d’emballage et non pour des raisons phytosanitaires», ajoutant que l’Algérie, depuis janvier 2018, a exporté 736,6 tonnes de dattes vers le Canada, 1 884,98 tonnes vers la Russie et 2 325 tonnes vers la France. Elle a également exporté 560 tonnes de dattes vers l’Espagne, 500 tonnes vers l’Allemagne et 335 tonnes vers le Qatar. Le ministère fera savoir dans un autre sillage, que «tous les produits importés (végétaux et pesticides) font l’objet d’analyses systématiques par les services phytosanitaires aux points d’entrée. Et à ce titre, une quantité de 16 tonnes de pesticides a été refoulée à ce jour en cette année 2018 pour non-conformité, contre 46 tonnes en 2017». S’agissant du bilan des exportations arrêté à fin mai, le ministère notera que pas moins de 15 produits ont été exportés pour un volume de près de 45 000 tonnes contre 34 000 tonnes exportées en 2017. Les dattes restent toujours le produit le plus exporté avec un pourcentage de plus de 83%.
K. H.