L’auditorium de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a abrité, hier, une conférence portant sur «Les normes de publication dans les revues scientifiques». Animée par le sous-directeur au niveau de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT), en l’occurrence Harim Hakim, cette rencontre a été «programmée pour donner suite aux doléances des chercheurs et des doctorants», explique l’orateur. D’amblée, ce responsable au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique met en exergue l’importance de la visibilité de la production scientifique des universitaires algériennes à l’échelle internationale. «On n’a des compétences, mais, malheureusement, elles ne sont pas visibles, faute de revues algériennes indexées dans des bases de données internationales». Saisissant cette opportunité, l’intervenant exhorte les chercheures et les doctorants à publier dans des bases de données de renom, à l’instar du Web Of science de (Wos) de Thomson Reuters, Scorpus et ESCI. «Ces bases de données sont une référence. Elles ont une crédibilité internationale basée sur les normes d’édition de revue, le contenu rédactionnel, la diversité internationale des articles et l’analyse des citations», ajoute M. Harim. Le Web Of Science renferme 9 049 revues scientifiques et technologiques en 42 langues et 5 152 revues de sciences sociales, humaines et arts. «Malheureusement, aucune revue algérienne ne figure sur les 65 revues africaines indexées dans ce site», se désolera le conférencier. Et d’ajouter : «C’est le même constat pour le site Scorpus». Et pourtant, l’Algérie est classée 4ème en Afrique en termes d’articles dans les bases de données, mais ne dispose d’aucune revue indexée dans ces sites prestigieux, qui donnent une vraie visibilité internationale aux publications des chercheurs et autres doctorants algériens. Un paradoxe soulevé par l’intervenant. En revanche, on trouve 3 revues algériennes sur les 6 709 revues scientifiques indexées dans la base de données régionale ESCI. Il s’agit des revues des universités d’Oum El Bouagui, Tizi-Ouzou et El Oued. Abordant en particulier la production locale des universités algériennes, le conférencier incite les rédacteurs de ces publications à respecter les normes de publication dans les revues scientifiques : «On ne crée pas une revue dans le but de la création. Sur les 553 revues recensées à l’échelle nationale, on n’en trouve que 5 dans la catégorie exceptionnelle. Tout cela nous renseigne sur la non-prise en charge des normes de publication dans les revues scientifiques». A signaler que depuis le décret exécutif de 1998, il est imposé à chaque doctorant de publier un article dans une revue scientifique. C’est ce qui a fait accroître le nombre de revues, ces dernières années. «Exactement depuis 2000», soutient l’orateur.
Farida Elharani
