Site icon La Dépêche de Kabylie

«Sapé comme jamais !»

à l’occasion de l’Aïd, une autre corvée et saignée attendent les ménages avec l’achat de vêtements pour les enfants.

Cette année ne déroge pas à la règle de la flambée des prix qui s’empare des effets vestimentaires à pareille période. Pour vêtir les enfants, il faut se munir de patience mais surtout d’une bonne liasse de billets, d’autant plus que, effet de mode oblige, le pantalon ou le sweat-shirt qui convient au porte-monnaie ne répond pas aux exigences des petits. Dans les différents magasins de vêtements de la ville de Bouira, et à moins de disposer d’un budget illimité, impossible de vêtir correctement plus de deux enfants, dont l’âge varie entre 10 et 14 ans. Aussi bien pour les filles que pour les garçons, les prix affichés ne sont guère attractifs, malgré les assurances du vendeur qui vantera la qualité de la marchandise «made in…». Un simple pantalon en jean, taille 30, pour un enfant de 12 ans ne coûte pas moins de… 4600 DA ! Il faut dire que les vendeurs, dans leur immense mansuétude, vous feront un prix, en vous accordant une ristourne de 100 DA. Pour les tricots et autres sweat-shirt arborant des logos de marques célèbres ou des équipes de football, les prix sont multiples, même si la qualité du tissu demeure la même et aucune chance de ressortir du magasin sans laisser des plumes. «3 500 DA un tricot aux couleurs du Barça ou du Real, c’est une promotion spéciale Aïd», indique un marchand. L’on imagine bien que si ces produits n’avaient pas bénéficié d’une promotion, ils se seraient monnayés aux alentours de 5 000 DA. À travers tous les magasins de la ville de Bouira, les prix sont quasiment identiques et rares sont les pères de famille qui s’y aventurent, d’autant plus qu’il faudra prévoir l’achat de viande pour l’Aïd et autres denrées. Dans ces commerces, force est de constater qu’aucune concurrence à proprement parler n’existe. Pour habiller les gosses, un bon plan existe, toutefois avec les marchés hebdomadaires qui ont tendance à devenir quotidiens ces jours-ci. Le marché de Bechloul, à quelque 20 km à l’Est du chef-lieu de wilaya, offre une panoplie de choix en matière de vêtements. Ils sont certes moins chers que dans les «vitrines», mais les prix sont tout de même abordables. Ainsi, sur cette aire de négoce, les jeans pour enfants entre 8 et 12 ans sont à 1 200 DA, toujours d’importation, mais la qualité du tissu doit être minutieusement vérifiée, car il arrive de trouver de petits défauts. Pour les tricots également, le choix est multiple, d’autant plus que ces palettes de vêtements neufs sont d’origines diverses. Mais la marchandise provient généralement de Chine, de Turquie ou de Tunisie. Pour les articles moins chers, il faudra débourser entre 800 et 1 500 DA, pour un sweat-shirt en acrylique par exemle. Selon la qualité du coton, le même article peut atteindre les 2 500 DA. Une aubaine en quelque sorte pour les pères de famille aux revenus modestes. Les chaussures sont également disponibles avec une large gamme. Les prix sont également beaucoup plus raisonnables dans les vitrines des magasins de prêt-à-porter de la ville. Pour des baskets aux couleurs chatoyantes allant jusqu’à la pointure 38, il faut payer entre 1 500 et 3 500 DA. Ces mêmes souliers coûtent le double en ville. Ainsi donc, même si ces dépenses obligatoires pour satisfaire les bambins sont onéreuses, les marchés sont une occasion de «saper» correctement les gosses, sans avoir à se ruiner.

Hafidh Bessaoudi

Quitter la version mobile