Le village Agouni Hamich, dans la commune de Makouda, a célébré l’Aïd dans la communion et l’entraide en organisant une grande Timechret. Comme c’est d’ailleurs le cas à travers plusieurs villages de la Kabylie.
Plusieurs bœufs ont été immolés pour partager la joie de la fête entre les familles qui composent cette grande localité qui a donné l’illustre poète Mohand Oumoussa Awaguenoun et le commandant Rouger qui a été aux avant-postes de la création de la wilaya VI durant la révolution armée contre le colonialisme. En effet, la matinée de l’Aïd a été marquée par une grande joie, celle des cérémonials de pardon. Après la prière, l’on passe au rituel du pardon mutuel des erreurs du passé. Les visites dans les maisons étaient aussi de mise. Place ensuite au rite du partage du bœuf avec une minutieuse et experte main qui veillait à l’égalité des portions. Les villageois se sont mis avec entrain pour que la viande soit prête à l’heure du déjeuner. Il fallait bien presser le pas et le geste car en Kabylie, un autre rituel incontournable accompagnait l’Aïd. Il fallait donc dépecer la viande, la partager et rentrer manger et commencer un « périple antique ». Rendre visite aux filles mariées, une « obligation » à laquelle aucun membre de la famille ne peut manquer. Dans ces villages, les gens veillent à ce qu’aucune famille ne passe l’Aïd dans le manque. Le moyen idéal est Timechret afin de garantir cette condition et être égaux en ces jours de fête. Les générations actuelles ont su être à la hauteur de leurs ancêtres en veillant à perpétuer cette tradition. À Tifra, le cérémonial a été observé à travers beaucoup de localités. Dans deux mois, on célébrera la fête de l’Aïd el-Adha où beaucoup de villages lasseront le rituel du mouton pour passer à la célébration collective.
Akli N.

