Le foin coûtera hélas plus cher que prévu cette année. Cet aliment par excellence des animaux d’élevage se raréfie à cause des dernières pluies qui ont marqué le mois de juin. L’espoir des éleveurs durant le printemps a été contrarié par la saison des pluies qui s’est exagérément prolongée. Dans la région d’Ouaguenoun, le foin composé essentiellement de variétés d’herbes endémiques, a poussé en abondance et les éleveurs ont cru qu’ils échapperaient, cette année aux tenailles des spéculateurs qui ramènent le fourrage des wilayas des Hauts Plateaux pour le leur revendre à des prix qui dépassent toute imagination. Une bote de foin est cédée au marché à 1 000 dinars, voire plus. Les spéculateurs du saint foin stockent les botes pour provoquer la rareté et le sortir par la suite pour le vendre à des prix exorbitants. Des pratiques que les éleveurs subissaient en silence. Un silence qui, souvent accompagné de la mort programmée de leur activité. Certains ont du changer d’activité, ne pouvant plus assurer l’alimentation de leur cheptel alors que d’autres résistent malgré tout en s’approvisionnant auprès des propriétaires du coin qui le vendent hélas au même prix que les spéculateurs. Le produit est largement disponible quand la saison des pluies s’arrête au bon moment à la mi- mai. Les éleveurs de la région peuvent faire face aux spéculateurs en organisant la filière au niveau local. Mais le morcellement des terres et le caractère privé des parcelles, rendent l’organisation presque impossible. Chaque citoyen procède au fauchage de son foin pour vendre ses quelques dizaines de botes au même prix que les spéculateurs. Cette saison, la persistance des pluies jusqu’à la fin juin a causé de grands dommages sur le foin. Les propriétaires qui ont procédé au fauchage ont perdu d’énormes quantités touchées par les pluies. Ce qui reste non fauché a été perdu sur les champs. C’est la désolation. L’on s’attend hélas à une hausse vertigineuse des prix. Les spéculateurs n’ignorent certainement pas ce problème, eux qui n’attendent que ce genre de situation pour gagner plus d’argent sur le dos des éleveurs contraints encore une fois de subir leur loi. Certains éleveurs appellent les services concernés à intervenir pour mettre de l’ordre dans la filière des aliments, surtout concernant le foin.
Akli. N
