Le directeur de l’éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Ahmed Lalaoui, revient à travers cette interview sur l’organisation du Bac et son optimisme sur les résultats.
La Dépêche de Kabylie : Les résultats des examens de 5e AP et du BEM sont désormais connus. Quel commentaire en faites-vous ?
Ahmed Lalaoui: Effectivement, les résultats officiels sont connus pour l’examen de 5e AP et pour le BEM. Pour la 5e AP, il n’y a eu qu’un petit pourcentage qui n’a pas réussi à l’examen. Concernant le BEM, on n’a pas encore reçu la base de données officielle mais les résultats sont connus. L’on pense que le taux de réussite ne devrait pas être en deçà de 70%. La wilaya est la première à l’échelle nationale, suivie de la wilaya de Sétif. Globalement, on est très satisfait des résultats, compte tenu des efforts fournis. La stabilité que connait le secteur dans la wilaya dans ces deux premiers cycles en est pour quelque chose. Il y a aussi les efforts des élèves, des parents et de l’ensemble des partenaires de l’éducation. Le secret de la réussite de la wilaya est surtout les parents d’élèves qui accompagnent l’école ; les autorités qui accordent une très grande importance au secteur et les assemblées élus qui nous accompagnent, ainsi que les partenaires sociaux. On a pu régler toutes les situations. Dans quelques jours, il ne restera aucune affaire en suspens que ce soit sur le plan administratif ou financier. On a créé une page facebook pour la direction et un site Internet. On partage dans le détail et dans la transparence toutes les informations. On s’est mis d’accord avec les syndicats et les directeurs pour qu’ils nous transmettent les préoccupations individuelles de chaque enseignant sous forme d’une fiche de communication. On essaye de régler les problèmes pour éviter au personnel, notamment les enseignants, de quitter leurs postes et faire de longs déplacements. Il y a un sérieux travail qui se fait ici à Tizi-Ouzou, personne ne peut le nier. On a aussi la presse locale et les médias qui nous accompagnent et nous permettent de transmettre nos messages d’orientation et d’encouragements à nos élèves et au personnel de l’éducation.
Demain (aujourd’hui, Ndlr), les épreuves du baccalauréat vont commencer. Comment s’est faite l’organisation de cette échéance ?
Oui, demain, c’est le premier jour du baccalauréat. Pour la wilaya, cette année, on a 19 019 candidats dont 129 candidats issus des écoles privées. Le pourcentage féminin dépasse 57%. Les candidats seront répartis sur 70 centres avec un nombre très important d’encadreurs. On a le plus grand nombre de centre à l’échelle nationale. On a mobilisé tous les moyens matériels et humains pour s’assurer du bon déroulement de l’opération. On assurera la restauration des candidats et des encadreurs, on leur offrira aussi des bouteilles d’eau minérale. On a eu l’aide des autorités, de la sécurité et des APC. On s’est réuni plusieurs fois avec le personnel encadreur. Même le wali a pris part à ces rencontres. La présence du wali montre l’ampleur et la dimension importante que les autorités accordent à ces examens de fin de cycle secondaire. Les sujets vont être acheminés par des avions militaires, et le convoi qui sera envoyé aux différents centres sera accompagné d’une escorte des services de sécurité. Au niveau de chaque centre, on a installé des caméras de surveillance et des détecteurs de métaux.
Toutes ces mesures pour prévenir la tricherie ?
Oui, c’est pour prévenir et éviter que l’examen soit compromis par des tentatives de tricherie. Pour définir les responsabilités au cas où cela arriverait. C’est pour l’équité des chances. On a conseillé aux élèves de ne pas se fier aux réseaux sociaux. Ces derniers pourraient détruire leur vie avec toute la désinformation et les rumeurs. Les candidats doivent compter sur leur capacité, avoir confiance en eux-mêmes. On leur a bien expliqué que les sujets ne peuvent en aucun cas traiter de questions en dehors du programme arrêté. Les élèves ont eu du temps pour la révision. On a donné des conseils aux candidats afin qu’ils soient méthodiques dans le choix des questionnaires. La fraude est a priori impossible. On a pris des mesures strictes comme je l’ai expliqué. Un processus de surveillance a été mis en place, il commence dès l’entrée du centre, à la distribution des sujets, jusqu’à la fin des épreuves. Cette procédure peut paraitre exagérée pour certains candidats, mais il faut qu’ils sachent que c’est tout à fait ordinaire et normal. On doit le faire vu que l’examen est national. Une dérive ou dépassement au niveau d’une commune pourrait compromettre l’examen à l’échelle nationale. C’est une grande responsabilité. Notre seul objectif est de garantir la transparence et l’équité des chances pour tous les candidats.
Quels sont vos pronostics pour les résultats ?
Je pense qu’on aura de bons résultats, j’en suis convaincu. Il y a eu des efforts considérables malgré la grève. On a pu récupérer et terminer le programme. Des établissements ont même pu terminer le programme deux mois avant l’arrêt de cours. Les élèves ont donc eu le temps de réviser. Ils ont aussi bénéficié de cours de soutien dans leur établissement respectif. On a même autorisé les établissements à accueillir les lycéens la nuit pour les révisions. Je reste convaincu que la wilaya gardera sa première place à l’échelle nationale.
Entretien réalisé par K. H.
