Les moissons gâchées par les pluies

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Le printemps qui vient de s’écouler a «contrarié» les moissonneurs, qui ont débuté le travail depuis des semaines. Si la quantité est au rendez-vous, la qualité, elle, est en baisse. Au premier rang sur le banc des accusés : les conditions météorologiques du printemps, qui ont altéré la qualité du produit moissonné. «La quantité récoltée semble normale, mais nous avons de gros soucis de qualité», admet un paysan de Chemini, qui dira avoir moissonné les trois-quarts de ses champs. «Les dernières semaines ont été très pluvieuses, Ce qui a eu pour effet de pourrir le foin qu’on avait fauché. Les conditions d’acheminement de la récolte et le peu de fenêtres météorologiques favorables ont rendu difficile, voire impossible, la fenaison des prairies pour bon nombre de fellahs», se désole le même interlocuteur. Le bottelage de la récolte et sa mise à l’abri doivent se faire illico presto afin d’éviter tout désagrément pouvant l’anéantir, principalement les perturbations météorologiques. Chose que certains fellahs n’ont pas prise en considération à temps. Ces derniers se sont retrouvés comme piégés par les dernières pluies. Une pénible épreuve pour les agriculteurs qui ont vu «leur dur labeur balayé par une météo orageuse». En règle générale, l’importante pluviométrie constitue une garantie quant à une reprise rapide des parcours de pâturage, doublée d’un bon rendement de la récolte durant les campagnes de fenaison. Mais force est de constater l’effet inverse. Les paysans ont vite déchanté compte tenu des dégâts occasionnés par les dernières pluies, compromettant ainsi la campagne des moissons-battages. Les alpages de la région n Ath Waghlis se sont transformés en de vastes étendues de foin, laissé tel quel. Le printemps, froid et pluvieux, n’a pas seulement gâté le foin. Le constat est quasiment identique pour certaines cultures arboricoles, notamment les oliviers. L’altération de la qualité des fourrages aura pour corollaire la flambée des prix de ces derniers. Le revers de la médaille : beaucoup de paysans se sentent contraints de délaisser l’élevage, devenu un fardeau. «Nous ne pouvons plus joindre les deux bouts. Des alpages qui se réduisent comme une peau de chagrin, des récoltes qui changent au gré de la météo…Autant de facteurs qui nous laissent sans voix», pense-t-on.

Bachir Djaider

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