La décharge d'Ichikar empoisonne l’air

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La méga-décharge sauvage située à Ichikar, un lieu-dit sis à équidistance entre les chefs-lieux communaux de Boudjellil et Tazmalt, empeste à longueur de journée.

De loin, on pouvait même apercevoir de la fumée épaisse qui monte des tas d’ordures incinérées par des éboueurs, probablement pour faire diminuer le volume des fatras d’immondices. C’est un lieu sinistre ! Des monticules de détritus jonchent les lieux sur plusieurs hectares. Occupant de larges surfaces du lit de la rivière Assif Aâbbas (Sahel), cette méga-décharge est une véritable catastrophe écologique « programmée » de longues dates. Sinon comment expliquer qu’à l’heure actuelle, elle n’est pas encore éradiquée bien que les différents walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya ont promis de le faire. Ces lieux chaotiques reçoivent toutes les ordures ménagères et même les déchets industriels des communes limitrophes comme Tazmalt, Boudjellil et Aït R’zine, où des tonnes de déchets solides et liquides y sont déversés journellement. Ladite décharge est traversée par une piste qui fait la jonction entre les localités de Boudjellil et Tazmalt. Dernièrement, un ponceau a été construit avec les dons et la solidarité des citoyens de la région et quelques opérateurs économiques, pour permettre aux deux rives de se joindre sans anicroches. L’ouvrage de fortune en question a été érigé sans aucune étude, ni prévisions. Résultat: la dernière crue violente de l’Assif Aâbbas l’a réduit en tas de béton et d’acier, tellement les torrents étaient puissants et dévastateurs. Les eaux de l’oued ont même envahi des oliveraies environnantes, au grand désespoir des propriétaires. À présent, le ponceau est inutilisable car il est creusé des deux bouts. Les automobilistes et les piétons ne peuvent donc plus y accéder. «C’est un véritable gâchis ! On aurait tant aimé que les autorités de wilaya prennent en charge ce problème en construisant un pont en bonne et due forme avec une étude technique élaborée et un budget afférent. Nous implorons la wilaya d’inscrire dans les brefs délais ce projet qui tient à cœur toute une région. Car, il y a des terres agricoles, des oliveraies et des unités de production qui peuvent en bénéficier et faire bénéficier notre région en proie au marasme», insiste des habitants de Boudjellil. Par ailleurs, le projet de réalisation d’un centre d’enfouissement technique (CET) à proximité de la forêt Mechik se trouve toujours à l’arrêt, mettant ainsi l’environnement de la commune de Boudjellil dans un état chaotique, où les dépotoirs sauvages se multiplient à une cadence soutenue. L’écosystème se trouve de cette façon plus que menacé, avec surtout cette décharge d’Ichikar où les animaux errants comme les chiens, les chats, et autres sangliers et chacals y fouinent pour se nourrir. L’on a pu apercevoir, jeudi dernier, des dizaines de cigognes, d’aigrettes blanches et quelques rapaces (éperviers, vautours percnoptères) se nourrir des tas d’immondices. Ce qui constitue une réelle menace sur leur santé avec le changement de leur mode alimentaire qui risque de perturber tout le « royaume » animal de la région.

Syphax Y.

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