Matoub toujours vivant !

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Par S. Ait Hamouda

Matoub plus vivant que jamais. Plus présent dans la mémoire de tous les Algériens. Pourquoi ? Par sa générosité, son humilité. Il a reçu des prix, des distinctions et des reconnaissances planétaires. Ce qu’il faut retenir de Matoub, c’est qu’il à transmis aux siens, un message de résistance, il a chanté, dans sa lutte éperdue pour le pays dans son ensemble, Boudiaf, Djaout, Boucebci et d’autres moins connus. Plus algérien que lui tu meurs. Il a adopté, dans son style musical, le chaâbi, comme personne avant lui, il a armé ses chansons de poudre, de dynamite. Elles étaient une charge, à chaque fois, explosive. Il a réalisé des chefs d’œuvres, hors du commun, à la gloire de son pays. Pris en charge par sa grande personnalité, de laquelle il ne faisait pas cas, tellement elle était immense et sincère. Il a été plus que réaliste, à tel point qu’il a chanté ses origines, ses racines et ses morts. Il n’avait point repris les redondances surannées, mais il a décelé en elles de belles trouvailles qui l’ont mené à toucher le 7e ciel. Matoub était un poète qui composait la tragédie que vivait l’Algérie à l’époque avec ses ahans, ses geignes, ses blessures, ses malheureux avec le ton juste, qui plaisait à ceux qui savent mesurer la douleur de leur peuple, et à ceux qui ignoraient tout du vécu des leurs. Il a été kidnappé par les terroristes et certains y ont vu une machination, une mise en scène ourdie par lui et ses copains. Mais le jour où il est tombé, comme un chêne qui avait encore à donner à son Algérie, il s’en est trouvé des gens qui ont trouvé le geste trop beau pour faire leur deuil. Enfin, il est mort comme il l’a toujours souhaité. Il est parti en se défendant, en ripostant balle pour balle. Mais la faucheuse ne lui a pas pardonné son courage, ses convictions, sa foi en l’Algérie. Mourir de cette mort, c’est vivre. Et il lui a survécu, malgré le trépas, malgré les ennemis de la démocratie, malgré tout Matoub est toujours vivant. Écoutez-le chanter !

S. A. H.

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