«Ce n’est pas la première fois que j’ai déclaré ça et elle le sait»

Partager

Intervenant en marge de l’évènement-hommage à Matoub Lounès organisé, avant-hier, au Bataclan à Paris, le chanteur Zeddek Mouloud est revenu, face à la caméra de Berbère TV, sur ce qu’il convient d’appeler «L’affaire Zeddek», dans le dossier de l’assassinat de Matoub Lounès. L’enfant d’Aït Khelfoun a ainsi apporté des éclaircissements sur ses déclarations au sujet de son témoignage sur le jour de l’assassinat de Lounès, en relatant, encore une fois, le fil de l’évènement le concernant. De prime abord, Zedek a tenu à rappeler que ses déclarations ne datent pas d’aujourd’hui, mais de 1998 : «Ce que j’ai dit, je l’avais déjà dit en 1998. À Béni Douala, plusieurs personnes sont au courant que j’étais parmi les premiers à être arrivé sur les lieux (de l’assassinat), sauf que je n’ai pas assisté à l’attentat». Et de rappeler : «Je suis arrivé quelques minutes après, quelques temps après. J’ai trouvé Lounès sur les lieux. Voilà ce que j’ai dit», a rappelé le chanteur. Ce dernier rappelle également qu’il était membre fondateur de la Fondation qui porte le nom du Rebelle, période à laquelle il dit avoir informé Malika de ce qu’il avait vécu. «Quant à Malika, elle sait que je suis membre fondateur de la Fondation Matoub. Je l’étais à l’époque où les gens dormaient à 18 heures. Malika était au courant de ce que j’ai déclaré récemment. Elle le savait de moi depuis 20 ans. Et sa récente réaction m’a beaucoup surpris car, comme elle, beaucoup de personnes à Béni Douala savaient ce que je sais, et ce n’est pas cela qui va changer le cours de l’enquête», dira-t-il en réponse au journaliste de Berbère TV, comme pour signifier que son témoignage, réclamé par Malika Matoub dans sa récente requête pour la réouverture du dossier Matoub Lounès, n’apporterait rien de nouveau. «Malika, je la comprends. Certes, elle cherche la vérité sur son frère, et nous sommes tous avec elle. Sauf que, pour demander la réouverture du dossier, il lui faut de nouveaux éléments», a-t-il insisté. Invité à raconter, encore une fois, son témoignage, Zedek Mouloud, après un soupir, réplique qu’il a «déjà raconté plusieurs fois cette histoire». «C’était un pur hasard. J’ai pris la route comme d’habitude (vers Tizi-Ouzou). Arrivé en bas de Larbaâ (chef-lieu de Béni Douala), les gens m’ont arrêté et m’ont dit : «ils ont tiré sur Lounès, vaut mieux faire demi-tour». Au lieu de m’arrêter, j’ai repris la route» «Maintenant, on me prend au mot parce que j’ai dit que je suis arrivé 10 minutes après l’attentat, cela sous-entend que je serais tombé sur ses assassins ? Mais il n’y a rien de tout cela, je suis arrivé après (l’attentat), mais sans me fixer exactement sur le temps, une chose est sûre, quand je suis arrivé Lounès était toujours là mais déjà mort. Je dois dire aussi qu’il y avait d’autres qui étaient arrivés avant moi, ceux-là qui avaient transporté les blessés, sa femme… Je n’ai trouvé que Lounès sur place», dit-il. Puis de donner les détails sur sa présence sur les lieux : «J’ai garé mon véhicule un peu plus loin, je suis descendu de ma voiture et je suis remonté vers le lieu où gisait Lounès. J’ai trouvé cinq gendarmes et quelques personnes. Un gendarme m’a d’ailleurs dit : «Partez d’ici, sait-on jamais, ils (les assaillants ndlr) pourraient revenir. Je lui ai répliqué alors que je ne la pensais pas. Et je me suis alors rapproché de Lounès qui était là allongé dans le fossé. Sa tête était à hauteur du bas de la portière de sa voiture, le restant de son corps dans le fossé avec un pied plié et un autre tendu (…) Il est vrai aussi que sa tête était couverte avec une feuille de papier…voilà. Tout cela, je l’ai déjà dit à la radio, dans les journaux et à la télévision, et je continuerai à le dire, car c’est ce que j’ai vu. Ce que je n’ai pas vu, je ne peux pas l’inventer». Et de poursuivre : «Mais aujourd’hui, si on veut que j’invente autre chose pour, peut-être… (Silence et mimique interrogative), il me semble que c’est malhonnête». Et à Zedek de conclure au sujet du jour de l’attentat : «J’ai su par la suite que sa femme était à l’hôpital, et je suis parti lui rendre visite. Maintenant, si quelqu’un dit que je sais plus que ce que je viens de dire, qu’il vienne m’affronter».

M. A. Temmar

Partager