Dans cet entretien, Nordine Bakiri, président de la Ligue de football de Bouira, revient sur la dernière édition du championnat de wilaya, évoquant les couacs survenus en début et en fin de saison.
La Dépêche de Kabylie : Le championnat de wilaya saison 2017/2018 a été marqué par des couacs à son lancement comme
à sa fin. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Bakiri Nordine : Sportivement parlant, la saison sportive était tout à fait ordinaire avec, au total, 21 équipes engagées et réparties sur deux groupes (A et B). Nous avons longuement discuté en début de saison avec l’ensemble des présidents de CSA concernant la formule à adopter pour la confection des deux groupes et pour la fin de saison, avec l’organisation d’un mini-championnat pour désigner l’équipe qui allait accéder en Régionale 2. Une autre réunion similaire a été tenue avant l’entame des play-offs en mai dernier afin de mettre, notamment, en évidence le règlement à adopter en cas d’égalité parfaite entre les équipes. Nous avons aussi choisi les terrains adéquats pour la programmation des rencontres, en prenant en considération l’emplacement géographique du quatuor concerné par les play-offs, comme nous avons fait appel à des arbitres de la LRFA. La compétition s’est déroulée dans de bonnes conditions avec, au finish, l’accession méritée du FC Thamelahth en Régionale 2.
Mais le championnat Honneur a été marqué par un début tumultueux à cause du refus d’engagement de quelques clubs, en sus des play-offs houleux…
Je viens de faire l’état des lieux de la saison sur le plan sportif. Il est évident, au risque de me répéter, que le début de saison a été marqué par l’action menée par des présidents de CSA qui voulaient exercer une pression sur les autorités, pour demander un meilleur accompagnement financier pour leurs clubs. Néanmoins, le choix de boycotter le championnat pour faire aboutir leurs doléances n’est pas approprié. Il aurait été plus indiqué de s’en remettre, d’abord, à la Ligue, pour chercher ensemble la formule à suivre et trouver des solutions. Il est du devoir de la Ligue d’aider les clubs qui lui sont affilés dans leurs démarches. Bouder le championnat ou bloquer la Ligue n’est en aucun cas une issue. Heureusement que tout a fini par rentrer dans l’ordre, malgré le lancement tardif du championnat. Maintenant, concernant ce qui s’était déroulé lors des play-offs, tout a commencé lors de la rencontre NM Lakhdaria – RC Haïzer, émaillée par des incidents et des comportements antisportifs. Il faut retenir que les dirigeants des clubs savent très bien qu’il existe un règlement bien défini et précis auquel il fallait faire se référer et non à la violence qui ne règle jamais les problèmes, ni les injustices. Certes, la partie ayant mis aux prises le RC Haïzer avec le NM Lakhdaria avait été interrompue pendant un bon moment, mais elle avait fini par reprendre son cours. La réglementation est claire là-dessus. Par ailleurs, il y a eu des gestes et faits extra sportifs, notamment la subtilisation des affaires des arbitres dans leur loge en fin de match. Une procédure judiciaire a été entreprise. Que chacun assume ses faits et gestes !
Après l’incident de la première journée, les play-offs ont été interrompus pendant trois semaines. Durant cette période, beaucoup de choses se sont produites alors que vous étiez pris par l’AGO de la FAF et la délégation qui présentait la coupe d’Algérie à Sidi Bel Abbès et à Tizi-Ouzou…
D’abord, il ne faut pas mélanger les choses. Il y avait une affaire, on ne pouvait pas respecter la programmation des play-offs puisqu’il y avait des procédures à entreprendre, que se soit réglementaires ou judiciaires. Il fallait donner tout le temps nécessaire à la commission de discipline de la Ligue pour étudier l’affaire, en se basant sur les rapports des uns et des autres. Rien, ni aucune chose ne doit justifier la violence. Si un club s’était senti lésé, il n’avait qu’à suivre les procédures légales établies pour ce genre de situation. Il fallait s’en remettre à la LFW Bouira ou, à défaut, à la LRFA, quitte à faire appel au TAS. Il faut s’imprégner des lois régissant le football. Il faut savoir que la Ligue à intenté une action en justice contre le NM Lakhdaria, suite à l’action de protestation caractérisée par des troubles, menée par des dirigeants et quelques supporters devant le siège de la Ligue (….). Une fois que l’affaire NM Lakhdaria a été étudiée, la reprise des play-offs est intervenue. Il y a et il y aura toujours des gens pour créer les troubles et la zizanie, c’est comme ça. Il y a des gens pour et d’autres contre. Notre tort, c’est peut-être notre indulgence, puisqu’on s’est montrés souples et compréhensifs dans certains cas à l’égard de clubs et leurs responsables. Par ailleurs, je tiens à préciser que j’assume pleinement mon poste de président de la LFW Bouira que j’exerce avec une équipe qui connaît bien son travail. Maintenant, s’agissant de la commission d’organisation de la coupe d’Algérie, c’est encore plus clair. Là aussi, je travaille en étroite collaboration avec des responsables qui connaissent très bien leur métier. Ce n’est pas aussi compliqué que ça, il faudrait seulement assumer son travail.
Ne pensez-vous pas que c’est cette «indulgence» qui engendré aujourd’hui tous ces problèmes?
C’est un peu cela évidemment, il y a une réglementation et des lois que tout le monde est appelé à connaître et à appliquer. Désormais, il n’y aura plus de complaisance, quitte à faire un championnat réduit avec le minimum de clubs. Là au moins, on garantira que les clubs engagés respecteront scrupuleusement la réglementation en vigueur. Des clubs qui seront là uniquement pour jouer au foot, tout en respectant l’éthique sportive.
Lors d’une émission sportive de la radio locale, des présidents de CSA ont ouvertement porté de graves accusations contre la Ligue. Qu’en est-il au juste ?
Je préfère ne pas trop m’étaler sur le sujet pour le moment. Je ne sais pas précisément ce qui a été dit. On a demandé l’écho sonore de l’émission. Une chose est sûre : au niveau de la Ligue, on n’a rien à nous reprocher, on a toujours travaillé dans le respect et la transparence totale.
Au début du mois de juin, la Ligue a organisé un plateau pour les U12, ce fut une réussite totale malgré le nombre réduit des clubs participants. Cette manifestation sera-t-elle rééditée ?
Comme vous l’avez dit, ce fut une réussite totale. Cette frange juvénile mérite plus de considération et d’encadrement. Et c’est à cet effet que nous avons décidé d’organiser, à partir de la saison prochaine, une série de plateaux et challenges pour les jeunes catégories. Nous avons fait appel aux clubs, affiliés à la Ligue ou pas, de se manifester au niveau du bureau de la LFWB pour participer aux compétitions retenues. En outre, j’ai longuement discuté avec le DTW pour songer à la création d’une académie de la Ligue. A noter que la LFWB était derrière la formation de plus de 400 éducateurs et entraîneurs exerçant à temps partiel (FAF 1, 2 et 3). Le bémol dans tout cela, c’est que des clubs ne disposant pas d’entraîneurs se font sanctionner à chaque rencontre d’une amende, notamment les petites catégories.
Entretien réalisé par M’hena A.