«La bataille de l’eau n’est pas gagnée !»

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La situation du secteur de l’hydraulique dans la wilaya de Tizi-Ouzou est déplorable. Telle fut la conclusion du rapport de la commission agriculture, hydraulique et tourisme de l’APW de Tizi-Ouzou lors de la dernière session de l’assemblée.

Le rapport fait part de la «détresse» des habitants, notamment dans certains villages où la bataille de l’eau est très loin d’être gagnée. L’exemple des localités de Yatafen et de Mkira a été cité. La sonnette d’alarme y a d’ores et déjà été tirée en ce début de la saison des chaleurs. Ces communes, ainsi que 18 autres, à raison de 200 000 habitants, ne sont raccordées à aucun transfert. Il s’agit, selon le document, de Béni Yenni, Aït Mahmoud, Aït Boumahdi, Aït Toudert, Iboudraren, Akbil, Aïn El Hammam, Abi Youcef, Iferhounène, Illiltene, Imsouhal, Aït Yahia, Bouzeguène, Iloula Oumalou, Idjeur, Béni Zikki, Ifigha et Aït Yahia Moussa. La commission, présidée par Mme Madi Samia, fera remarquer que même les communes raccordées ne reçoivent pas leurs parts équitablement. Le constat a été établi, «il y a une forte disparité entre les communes, allant de 300 à 20 litres par habitant», ce qui a été regretté par la responsable en plénière. La fréquence de distribution selon la commission est également «inéquitable». «Il n’est plus possible de tolérer l’iniquité actuelle en termes de distribution d’eau potable. Il est injustifié que certaines régions soient alimentées en H24, alors que d’autres attendent le liquide précieux qui ne leur parvient qu’une fois par semaine, voire moins», atteste-t-on. D’autres problèmes qui accentuent directement la crise on été soulevés dans le rapport. L’on notera le problème de l’extraction de sable que la wilaya n’arrive pas à régler malgré les multiples rapports dressés par l’APW. Ce seul problème, fera savoir le rapport, a conduit à la fermeture d’une quarantaine de forages réalisés à coups de milliards. Dans ce sillage, la présidente de la commission a exposé le problème de Sikh Oumedour, dont le comité de village lance une alerte sur le bradage du domaine public hydraulique. La commission a considéré que la distribution de l’eau reste le problème majeur de la wilaya. «L’entreprise de gestion n’arrive plus à assurer ses engagements vis-à-vis de ses abonnées», explique-t-on, «faute de moyens humains et techniques». Pour le problème des fuites, la commission parle de 40% d’eau distribuées qui n’arrivent pas aux consommateurs. Une perte due à la vétusté des canalisations. Les pertes sont qualifiées «d’énormes». S’ajoutent à cela le fait qu’une bonne partie de réseau AEP est «défectueuse» et le piratage et les piquages illicites. La commission de l’APW a considéré que la somme de 10 milliards de centimes accordée à l’ADE en plus des 400 millions de DA alloués dans le cadre du fonds national de l’eau, peuvent soulager la situation. Le rapport de la commission fait part de plusieurs autres dysfonctionnements, dont la non-exploitation des nappes phréatiques, puisque sur cinq existantes, deux seulement sont exploitées. Il y a aussi la non-satisfaction de la demande basique de la population en eau potable, avec une grande partie de l’eau mobilisée qui échappe à la gestion… Les recommandations de la commission, dans ce sens, sont : Le renforcement de l’ADE en moyens humains et matériels ; Faire un diagnostic et un plan de réfection de tout le réseau de la wilaya ; Doter d’un programme spécial en alimentation en eau potable les villes côtières ; Prévoir des conduites autonomes pour alimenter les villes côtières durant la saison estivale ; Mettre les bouchées doubles pour achever les barrages inscrits à l’indicatif de la wilaya. La commission agriculture, hydraulique et tourisme de l’APW de Tizi-Ouzou demande en outre d’inscrire de nouveaux barrages, pour garantir l’avenir de l’alimentation en eau potable dans la wilaya.

Kamela Haddoum.

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