«Le système de retraite a ses limites»

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Le directeur général de la Caisse nationale de retraite (CNR), Slimane Melouka, a mis l’accent, hier à Alger, sur les difficultés financières que traverse la CNR, soulignant l’importance de réformer le système de retraite.

«La conjoncture financière de la caisse qui était très favorable dans les années 2010 et 2012 s’est malheureusement dégradée au fil des années», a affirmé M. Melouka, lors de son intervention sur les ondes de la chaine III de la radio nationale. «Aujourd’hui, on se retrouve avec une situation où les recettes tournent autour de 700 milliards de DA, en droits contributifs et en aide de l’État, et une dépense qui va dépasser les 1200 milliards DA à la fin 2018. Le déficit s’est nettement accru», a-t-il expliqué. C’est pour cela, a-t-il indiqué, que de nombreuses dispositions ont été prises pour pallier à ce déficit, notamment par des apports effectués par les autres caisses de sécurité sociale. Cette situation, selon M. Melouka, a nécessité l’intervention de l’État qui a injecté dans la Caisse de retraite «500 milliards DA» en 2018, qui s’ajoutent à un apport annuel régulier de l’État qui tourne autour de «15%» des dépenses. «Il faut penser à mettre en place des mesures additionnelles», a-t-il plaidé. Selon M. Melouka, «les recettes n’arrivent plus à suffire, du fait que nous n’avons pas assez de cotisants». Il faudrait, a-t-il précisé, cinq cotisants pour un retraité. «Aujourd’hui, on est dans une situation où seulement deux travailleurs cotisent pour un retraité, ce qui reste nettement insuffisant», a-t-il dit. Des raisons de cette situation, il a fait part de deux paramètres. Il s’agit du départ massif à la retraite anticipée. Le deuxième paramètre est lié à l’emploi qui «n’a pas connu le sort voulu, suite à la diminution des investissements compte tenu de la situation financière». Concernant la suppression du dispositif de départ anticipé en retraite, le même responsable dira que «c’est un retour à une situation normale, du fait que ce dispositif a été mis en place à titre exceptionnel, dans une conjoncture exceptionnelle». Dans ce sillage, il a mis en exergue l’importance de réformer le système de retraite. «Un système qui a été mis en place il y a 35 ans a ses limites», a-t-il lancé. La réforme doit se faire, a-t-il soutenu, «d’une manière étudiée, en examinant tous les contours de la question», assurant la préservation des droits des travailleurs. «Les réflexions pour une réforme du système de retraite sont engagées à tous les niveaux, et sur tous les paramètres, en concertation avec les employeurs, les représentants des travailleurs et les gestionnaires», a-t-il dit.

Samira Saïdj

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