La circonscription agricole de Maâtkas, s’étalant de la commune d’Ath Zmenzer jusqu’à celle de Tirmitine en passant par Souk El-Ténine et Maâtkas, avec ses dizaines d’huileries et ses milliers d’hectares d’oliveraies, reste la capitale oléicole par excellence de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Mais si cette filière n’est pas amenée à se structurer dans un proche avenir, cette région perdra, probablement, toute cette belle consécration. Ainsi, une rencontre sur la structuration de cette filière a réuni, mercredi dernier, à la Maison de jeunes de Maâtkas, les oléiculteurs et les oléifacteurs avec les membres de la commission de labellisation des produits du terroir composée, entre autres, des représentants de la direction des services agricoles de Tizi-Ouzou, de la Chambre d’agriculture, de l’université Mouloud Mammeri… Lors de sa conférence, M. Kaci Boukhalfa, inspecteur phytosanitaire, a évoqué plus particulièrement «l’impérative amélioration de la qualité de l’huile d’olive de la région pour pouvoir s’introduire sur le marché international et pour cette perspective, seule la création de coopératives oléicoles, assistées par des techniciens en la matière, pourrait arriver à atteindre cet objectif», avant de rappeler aussi la nécessité de vulgariser les meilleurs méthodes de culture, de récolte et de trituration de l’olive. Des exemples de réussites de la coopération oléicole dans la rive nord de la méditerranée, notamment en Toscane (Italie), ont été évoqués «pourquoi ne pas faire pareil ?», a-t-il préconisé. Aussi, les autres communications ont porté sur l’importance du label qui reste une notoriété pour le produit mais aussi une sécurité commerciale garantie pour les producteurs. La représentante de la direction des services agricoles a, ainsi, exhorté les oléiculteurs à se structurer dans les meilleurs délais et de formaliser officiellement une demande de labellisation de l’huile d’olive de Maâtkas auprès de ses services qui transmettront ensuite au ministère pour ce faire. La plupart des intervenants se plaignaient des difficultés de la commercialisation de leur huile, alors que d’autres ont suggéré aux conférenciers de proposer aux pouvoirs publics la création d’un Office national de l’huile d’olive, comme c’est le cas pour les céréales, les légumes secs, le lait… S’il est vrai que l’organisation de la filière devrait surtout venir de la base, il est aussi du devoir des pouvoirs publics d’assister ces producteurs d’huile d’olive qui reste un produit alimentaire stratégique. En tout état de cause, tout le monde était unanime à conclure qu’il est grand temps de donner un nouvel essor à cette profession qui fait face à d’énormes contraintes, surtout que le relief montagneux et escarpé des oliveraies de la région ne pourrait laisser place à une mécanisation ou une intensification de la production.
Amayas Idir

