La commune d’Aït Yahia s’est distinguée par d’intenses activités organisées à l’occasion de la célébration du 56e anniversaire de la Fête de l’indépendance. L’APC, l’ONM, l’ONEC et l’ONEM se sont donné la main pour revisiter les chouhada de la région. Cette année, la participation exceptionnelle de la famille Ben Addi du village Tagnounits, dont le fils Slimane est tombé au champ d’honneur en 1960, a été enregistrée. D’ailleurs, c’est au niveau de ce village que les responsables ont eu à déposer une gerbe de fleurs symbolique au musée dédié au grand maquisard surnommé «Ajajih». Avant d’être conviés à une waâda offerte par la famille du chahid Ben Addi Slimane, une séance de témoignages sur le parcours du chahid a été effectuée sur place par ceux qui l’ont connu. Auparavant, la délégation avait déposé une gerbe de fleurs au monument communal d’Aït Yahia, et une autre à quelques encablures de là sur la tombe de Slimane Ben Addi, puis au monument de Tizi L’Bir. Après avoir adhéré au mouvement des scouts musulmans algériens, le jeune Slimane Ben Addi, né en 1934 à Aït Yahia, rejoint les rangs du FLN en 1956 en qualité de Moussabel. Son activité et son acharnement contre l’ennemi lui ont valu d’être remarqué par ses chefs qui l’ont promu au grade de chef de kasma en 1959. C’est dans sa région natale (Aït Yahia) que le jeune Slimane, alors âgé de 26 ans, tomba au champ d’honneur après un accrochage avec l’armée française, qui a duré plus de deux heures. Les militaires français avaient alors déplacé sa dépouille jusqu’à Aït Hichem pour montrer leur «trophée». Ce qui explique qu’il fut enterré au cimetière de ce village. Rappelons que l’épouse du chahid, répondant au nom de jeune fille Aït Ahmed Dehbia, a adhéré, elle aussi, au FLN comme moussabila, de 1959 à 1962. Elle était, entre autres, chargée de la collecte de fonds, du ravitaillement et autres tâches nécessaires à la vie du front. «Veuve à 21 ans, elle a dû élever seule ses enfants en bas âge. Nous lui rendons un grand hommage», dira Ould Ali, secrétaire général de la kasma ONM d’Aït Yahia.
A. O. T.