La DSA alerte au lait de vache cru contaminé !

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Trente-six cas de brucellose humaine ont été, récemment, enregistrés dans la wilaya de Tizi-Ouzou, dont 29 dans la localité d’Ouaguenoun et d’autres, notamment, à Bouzeguène.

Les responsables des services de la santé et de la DSA alertent sur la prolifération de la maladie. Des cas de brucellose ont toujours existé dans la wilaya de Tizi-Ouzou, mais cette année, la maladie a pris de l’ampleur et le nombre de sujets contaminés a sensiblement augmenté, selon les services de la santé qui avisent que si la maladie n’est pas traitée à temps, elle peut être mortelle. La consommation du lait cru est la cause directe de la contamination, d’où la mesure prise d’interdire la vente du lait de vache non contrôlé. Le wali a, en effet, signé un arrêté portant cette interdiction, «tant qu’on ne cernera pas exactement l’origine de la contamination», fera savoir le DSA. Ce dernier précisera, en outre, que plusieurs campagnes de sensibilisation ont été lancées et qu’un grand travail est en train de se faire sur le terrain pour prévenir cette maladie dangereuse. Le responsable lance un appel à toute personne ayant consommé du lait cru ou approché un bétail étranger, qu’en cas d’apparition de certains signes, notamment la fièvre, de se présenter au plus proche établissement hospitalier pour dépistage. Autre mesure prise pour arrêter la propagation de la maladie, c’est la vaccination. Les vétérinaires, informe le DSA, sont mobilisés pour cette opération gratuite. Le responsable en question souligne que l’agrément est primordial pour chaque agriculteur, afin que le lait soit contrôlé. Les agriculteurs, précise-t-il, doivent se conformer à ces instructions. Il rappellera encore une fois que, désormais, il est interdit de vendre ou d’acheter du lait non contrôlé. Les médecins, quant à eux, préconisent, vu que la cause principale de la maladie est la consommation du lait cru de bête malades, de bouillir automatiquement le lait avant de le consommer pour parrer à toute éventualité. Et ils conseillent aux éleveurs de veiller au suivi de leurs cheptels par les services vétérinaires.

Qu’est-ce que la brucellose ?

Les spécialistes avancent plusieurs mises en garde à propos de cette maladie, notamment comment la prévenir et les mesures à prendre en cas d’infection. Les services vétérinaires de Fréha, une région à vocation agricole, préviennent de la dangerosité de la maladie et de son aspect contagieux. Lors d’une rencontre de sensibilisation initiée par les services agricoles de la localité sur cette maladie, les spécialistes ont été formels quant à la nécessité de faire dépister les bêtes. Les bêtes non-dépistées sont à l’origine de cette maladie et le lait cru, non-contrôlé, est à l’origine de sa transmission à l’homme. Les spécialistes insistent également sur l’importance de la sensibilisation. Parlant de la région de Timizart, considérée comme le premier bastion laitier de la wilaya, une vétérinaire fait part de 523 agriculteurs identifiés dans la région, mais seulement 25 d’entre eux procèdent au dépistage régulièrement. Le nombre total des bovins dans la région est estimé à 6 030, dont 5 363 vaches laitières. Le constat est fait, beaucoup d’agriculteurs ignorent l’importance du dépistage. Les services vétérinaires, dans leur opération de sensibilisation, ont expliqué que la brucellose est une maladie bactérienne. Elle touche les ganglions et l’appareil génital de la vache. Elle touche aussi les articulations. Les vétérinaires parlent de constatation d’un gonflement au niveau de l’appareil génital et des pieds de la bête malade. La vache en gestation transmet la maladie à son petit, mais aussi aux humains à travers les eaux, quand elle met-bas. Tout l’entourage sera contaminé et la maladie se propage rapidement. Les vétérinaires ont également indiqué que la vache malade avorte entre six et sept mois. Elle présente des signes de métrite et arthrites et des mammites.

Avis aux agriculteurs !

Le moyen le plus efficace pour détecter la maladie est, selon eux, le dépistage et celui-ci est gratuit pour l’agriculteur agréé, informe-t-on. Quand le cas de la maladie est avéré, il y a des mesures qu’il faut appliquer en urgence. Il s’agit, dans un premier temps, d’abattre la bête malade dans un abattoir. L’on parle spécifiquement d’«un abatage sanitaire». La brucellose, comme d’ailleurs la tuberculose, sont de vieilles maladies. Le ministère de l’Agriculture s’est mobilisé pour les éradiquer à travers plusieurs mesures, préventives notamment. Les services vétérinaires procèdent au dépistage systématique tous les six mois. Des orientations ont été données aux agriculteurs pour protéger leur bétail. Il faut toujours, indique-t-on, isoler la vache en gestation et la vache nouvellement achetée. Une fois la bête conduite dans un marché, il faut la vendre, pour éviter de la retourner dans l’étable. Ils préconisent de respecter les conditions d’hygiène et d’éviter la contamination d’une étable à une autre. Les services vétérinaires ont indiqué qu’en 2008, à la subdivision de Fréha, on avait atteint plus de 400 agriculteurs agréés. Ces derniers étaient conscients de l’importance de l’opération de dépistage. à la DSA, on insiste sur la dangerosité de la maladie, rappelant que celle-ci peut tuer. Elle cause également la stérilité. Un appel à la sensibilisation et à la prise de conscience a dailleurs été lancé, afin de lutter contre cette maladie.

Kamela Haddoum.

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