En l’absence d’une réaction des pouvoirs publics, des plates-formes de fabrication d’agglomérés (parpaings et ourdis) anarchiques prennent du terrain, depuis ces deux dernières années. Ce sont des alignements discontinus, le long des accotements de la RN5, sur le tronçon situé entre Bechloul et Ath Mansour, sans aucun respect des normes requises en la matière. Pourtant, cette activité était censée être soumise à une stricte réglementation, à cause de ses multiples retombées, qui peuvent s’avérer négatives tant sur l’environnement que sur la santé publique et la circulation routière. Nul besoin d’être un expert pour constater que l’alignement par rapport à la route n’est pas respecté par la plupart d’entre elles (plates-formes), et encore moins en matière de signalement de leur emplacement ou leurs accès. Des accès qui donnent directement sur la RN5, une route à grande circulation. On trouve même certaines plates-formes implantées au détour d’un virage et d’où surgissent brusquement des poids lourds chargés, lesquels déboulent directement sur la route. Ce qui cause des accidents et parfois des perturbations du trafic routier. Les routes de moindre importance, telle que la RN26 et le CW98, ne sont pas épargnées par ces fabriques de parpaings et ourdis. Bien plus grave, elles sont dans leur écrasante majorité aménagées sur des terrains agricoles. Il a été ainsi constaté des plates-formes au milieu d’oliveraies irriguées ou de terrains à caractère céréalier hautement fertiles. En fait, c’est un véritable massacre qui est perpétré sur ces terrains agricoles, sans qu’aucune autorité ne se sente interpellée ni ne bouge le petit doigt pour mettre le holà à cette anarchie, qui s’en va crescendo avec l’arrivée de nouveaux opérateurs dans cette filière, qui est, sans conteste, la plus florissante dans la région.
Une commission d’enquête diligentée mais…
En 2015, une commission d’enquête a été mise sur pied avec mission de procéder au recensement de ces «fabriques» et établir un constat au cas par cas. Des mises en demeure soit pour cesser l’activité soit pour se conformer à la réglementation ont été adressées à ces opérateurs, dont la majorité n’a pas d’agrément. Mais depuis leur nombre a carrément augmenté. Notons, enfin, qu’en plus des auto-constructeurs et des entreprises locales, des clients, qui sont soit des revendeurs, soit des auto-constructeurs des wilayas voisines, viennent se servir au niveau de ces innombrables plates-formes d’agglomérés, comme en témoigne le défilé des camions de transport de matériaux de construction de gros tonnage, qui sillonnent de jour comme de nuit les RN 30 et 15. Ces camions de gros tonnage, souvent surchargés et échappant à tout contrôle, sont à l’origine de la dégradation de ces importants axes routiers.
Oulaid Soualah