La prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) aura lieu fin septembre prochain à Alger, a affirmé, avant-hier, le ministre de l'Énergie, Mustapha Guitouni.
Une rencontre qui, selon lui, permettra aux pays de l’Opep «de se concerter pour maintenir la stabilité du marché pétrolier». S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la présentation du bilan énergétique de 2017, le ministre a indiqué que «les prix du pétrole sont très volatiles car il y a des facteurs exogènes qui influent sur le marché». Le premier responsable estime qu’ils se stabilisent d’eux-mêmes «tant qu’il y a un équilibre entre l’offre et la demande». M. Guitouni a rappelé l’accord de l’Opep-non Opep de décembre 2016 pour soutenir les prix du pétrole après avoir connu des baisses spectaculaires à partir de l’été 2014. «La décision historique, prise le 28 septembre 2016 en Algérie par les pays OPEP et non-Opep, a permis une augmentation des cours en 2017 et une relance des investissements», a-t-il encore indiqué. Selon lui, «cette entente des 14 pays de l’organisation avec 10 autres pays producteurs non Opep a permis de retirer du marché une quantité de 1,8 million de barils/jour et de raffermir les cours qui varient actuellement entre 70 et 80 dollars le baril». Il a précisé que les quotas ont été jusque-là respectés et qu’il y a même des pays qui n’avaient pas les capacités de production pour atteindre le seuil fixé par l’accord. Mais ce manque a été compensé par les autres pays signataires de l’accord, a-t-il expliqué. Évoquant, par ailleurs, l’impact de la conjoncture du marché énergétique sur l’économie nationale en général et sur le secteur de l’énergie en particulier, le ministre a considéré qu’ «actuellement, les signaux de la croissance énergétique nationale sont au vert». Il affirme, à ce propos, que «tous les indices indiquent que le secteur se porte bien», en citant la croissance des recettes d’exportations des hydrocarbures et de la fiscalité pétrolière, qui ont connu des hausses de l’ordre de 20% en 2017 par rapport à 2016. Interrogé sur le gaz non conventionnel (gaz de schiste), le premier responsable du secteur énergétique a affirmé que c’est une nouvelle source énergétique dans un contexte de besoins croissants du marché national et de la demande du marché gazier international : «Si nous arrivons actuellement à satisfaire la demande locale à 100%, dans quelques années, nous n’aurons plus rien à exporter», a-t-il avisé. Il a précisé, néanmoins, que l’Algérie ne compte pas exploiter le gaz de schiste avant 2030. Quant à son impact écologique, le ministre a assuré que l’évolution des technologies a permis de réduire ses retombées sur l’environnement. Il a, également, tenu à préciser que «rien ne se fera sans l’accord de la population (des régions concernées) et rien ne se fera au détriment des intérêts du pays». Par ailleurs, le ministre a appelé les analystes et les experts à se référer aux données chiffrées avant d’établir des diagnostics sur le secteur énergétique: «Je respecte beaucoup les avis des analystes mais il faudrait qu’ils se réfèrent aux données fiables et nous sommes prêts à les mettre à leur disposition».
L. O. CH

