Le coup d’envoi de la troisième édition du Salon national de la poterie d’Aït Kheir, dans la commune d’Aït Khelili, a été donné hier. L’événement s’étalera sur quatre jours avec plusieurs activités au menu.
Soixante-dix-huit artisans, venus de 15 wilayas, ont pris place dans les différents stands préparés pour la manifestation. Participants, habitants de la région et autorités locales ont notamment assisté au lancement du projet, tant attendu, d’une Maison de la poterie. La première pierre a été posée, hier, par le wali Mohammed Bouderbali, en compagnie du président du Forum des chefs d’entreprises, Ali Haddad. Le wali, s’exprimant sur l’importance du Salon pour les artisans et la wilaya, a rappelé que Tizi-Ouzou recèle d’importantes potentialités, dont l’artisanat qui devrait jouer un rôle considérable dans son développement économique. Le wali soulignera que des centaines de familles de la région vivent des différents métiers artisanaux. «La poterie est l’un des métiers traditionnels les plus ancrés dans la wilaya et l’on se doit de le préserver. C’est dans cette optique que s’inscrit l’organisation de ce genre d’événements et ce projet de Maison de la poterie», dira-t-il. M. Bouderbali a par ailleurs salué l’implication des plus jeunes dans la préservation de ce métier et patrimoine. Sur le plan économique, il dira tout son optimisme de voir ce secteur se développer de plus en plus et avoir un véritable impact économique et commercial. «La poterie d’Aït Kheir est nettement mieux que les produits qui nous viennent d’ailleurs», lancera-t-il, «il faut néanmoins que des efforts soient consentis par tous», ajoutera-t-il, appelant les artisans à «s’organiser et faire plus de marketing». Il poursuivra : «L’Etat va vous accompagner et faire en sorte que les produits locaux soient exposés et vendus au niveau national». M. Ali Haddad, pour sa part, a exprimé sa satisfaction de constater la qualité et la quantité des produits exposés ainsi que la mobilisation des artisans. Il soutiendra que les efforts doivent être conjugués pour imposer et valoriser ces produits, appelant à «arrêter l’importation des produits artisanaux étrangers qui nuisent aux artisans». Il plaidera pour «une politique nationale» qui préservera ces métiers «qui valent de l’or» et aidera les artisans à développer leurs produits et à les commercialiser. Le président de l’association «Iselqam Ntalaght», organisatrice du salon, dira quant à lui : «La Maison de la poterie d’Aït Kheir va, à terme, propulser ce métier artisanal exercé par plus de 300 familles». Il fera savoir que la première tranche du projet est estimée à 3 millions de dinars et a été financée sur budget de l’APC à hauteur d’un million de dinars et par subvention de l’APW d’une valeur de deux millions de dinars. Un appel a été lancé aux autorités de la wilaya, pour aider Aït Kheir à finaliser le projet. Notons que le thème du Salon de la poterie cette année est «Poterie d’Aït Kheir : plus qu’un patrimoine, une véritable ressource économique à valoriser». Au programme, des expositions de différents produits artisanaux. La poterie est bien sûr la reine de l’événement, avec une trentaine d’exposants locaux, une autre trentaine venus des quatre coins de la wilaya et 18 autres du reste de pays. Au terme du salon, le meilleur stand sera récompensé. Tout au long de la manifestation, un stand de démonstration sera tenu par des jeunes apprentis. Au programme, également, une table ronde regroupant artisans et spécialistes, ainsi que plusieurs conférences et diverses autres activités, Les organisateurs expliquent que le montant de la subvention du ministère de la Culture à la manifestation s’élève à un million de dinars, en plus de la subvention de l’APW et la participation de la direction de la culture de la wilaya. Ils souligneront l’aspect économique du salon. Quant aux artisans, ils assurent que «c’est plus une question de valorisation et de vulgarisation ainsi que d’échange entre gens du métier». La région d’Aït Kheir, soulignera le président de l’association, commercialise annuellement entre 40 000 et 50 000 objets. Ce métier, pratiqué majoritairement par des femmes, est la principale ressource des habitants de la région. Nous apprendrons également que cette édition est dédiée en hommage à Tefane Dehbia, épouse Terfous, accoucheuse traditionnelle et artisane, ainsi qu’à Challal Ahmed, collectionneur de Bouzeguène.
Kamela Haddoum.