Désigné meilleur nageur lors du dernier championnat d’Algérie Open 2018, avec sept médailles de glanées, le nageur Lounis Khendriche, originaire de Bouira, a rendu visite à notre bureau régional de Bouira.
La Dépêche de Kabylie : Que devient Lounis Khendriche?
Lounis Khendriche : Après avoir quitté mon club formateur, le Bahdja Sport de Bouira, juste après avoir décroché mon Bac, j’ai rejoint le NR Dély Ibrahim où j’ai passé deux saisons (2015/2016 et 2016/2017). Par la suite, en compagnie de mon entraîneur, Ali Menseri, on a eu une offre de l’USM Alger, où je suis actuellement. Je dispose aussi d’une licence avec le club français Sarcell et je fais partie de l’effectif de la sélection nationale senior. Malgré mon départ de Bouira, je garde toujours des contacts avec mon ancienne entraîneure, Mme Wafa, avec laquelle j’ai fait mes débuts en natation. C’est grâce à elle que j’ai percé dans cette discipline. On a traversé des moments très difficiles, à Bouira, qu’on a surmontés grâce à sa ténacité et à son professionnalisme. Malheureusement, d’autres excellents nageurs n’ont pas eu la même chance que moi, et ils ont carrément arrêté la natation à cause du manque de moyens et d’autres problèmes. Dommage, ils pouvaient aller plus loin.
Aujourd’hui, c’est une autre page qui s’est ouverte à vous. Vous continuez à vous imposer parmi les grands et à décrocher des médailles, dont six en or lors du dernier championnat Open, à Alger. Un commentaire ?
Dieu merci. C’est surtout grâce au travail et à la persévérance, sans oublier les encouragements de mes parents, que je suis parvenu à atteindre ces résultats. Concernant mes performances lors du dernier championnat Open, ni moi ni mon entraîneur ne s’attendaient à cela, étant donné que je n’avais pas effectué une bonne préparation à cause du mois de Ramadhan, d’une blessure au dos et de mes préoccupations estudiantines : je préparais ma soutenance. Malgré cela, nous avons réussi à gérer la compétition, course par course. Dieu merci, j’ai terminé meilleur du championnat avec sept médailles, dont six en or, dans toutes les courses (200, 400, 800, 200 papillon), en sus du titre de champion d’Algérie par club, avec un décompte de 11 médailles d’or.
Bouira reste l’une des wilayas les mieux loties en matière d’infrastructures inhérentes à la natation, avec un total de dix piscines. Malgré cela, la natation reste à la traîne. Où est-ce que ça coince selon vous ?
Il ne suffit pas d’avoir des piscines pour que les champions émergent. A mon avis, il faut mettre le paquet. Injecter les moyens nécessaires s’avère primordial, en sus d’un encadrement technique qualifié. A d’Alger, tout le monde parle du nombre de piscines que compte Bouira lesquelles ne fonctionnent, malheureusement, pas régulièrement. Elles sont tantôt fermées, tantôt ouvertes, notamment pour une catégorie spécifique. Personnellement, je trouve qu’on n’accorde pas assez d’importance aux jeunes. Même les clubs songent plus aux cotisations mensuelles des athlètes qu’à leur formation et encadrement. Aujourd’hui, il devient urgent de songer à la formation des entraîneurs, qui, à leur tour, pourront former les jeunes nageurs. Il faut une meilleure organisation et un travail pointu. Je le répète, il faut se pencher davantage sur la formation des entraîneurs afin de combler le déficit.
Mais il existe bien des formations d’éducateurs dans différentes disciplines sportives, y compris la natation…
Oui, et tout cela est bien, mais ce n’est pas assez. Il faut plus de cycles de formation et de stages en continu, avec des spécialistes dans la discipline. Il ne suffit pas de savoir nager ou d’aimer la natation pour être un bon entraîneur.
Entretien réalisé par M’hena A.