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Le mouvement associatif interpelle le DSP

Dans une requête adressée récemment à la DSP de Bouira, plusieurs associations des communes d’Ath-Rached et Ath-Leqsar, au Sud-est de la wilaya de Bouira, appellent à la relance des travaux de réalisation de la nouvelle polyclinique d’Ath Rachad. Pour rappel, ce projet avait été touché en 2014 par une mesure de gel, initiée par le ministère de la Santé, alors que le taux d’avancement des travaux avait dépassé les 70%. Ce n’est que deux années plus tard, soit en 2017, que le projet en question a été débloqué par le même ministère, suite à la demande des citoyens de ces deux communes voisines, qui souffrent d’un énorme manque en matière de prise en charge sanitaire. Cependant, au grand dam des populations de ces deux localités, les travaux de réalisation n’ont toujours pas été relancés, plus d’une année après l’annonce du déblocage du projet. Face à cette situation, le mouvement associatif en question est revenu à la charge pour réclamer, encore une fois, la relance des travaux. Dans leur requête, les associations d’Ath-Leqsar et d’Ath-Rached ont tenu à exprimer leur indignation face à cette situation : «Nous comptons une population qui dépasse les 30 000 personnes, entre les deux communes. Le centre de soins le plus proche, qui peut subvenir aux besoins médicaux de notre population, se trouve à Bechloul, qui souffre aussi du manque de moyens nécessaires pour couvrir sa propre population. Nous, représentants de la société civile, tenons à exprimer tout d’abord notre indignation au nom de cette population qui paie toujours le prix de la marginalisation accrue, de la mauvaise gestion et des contraintes bureaucratiques inexplicables», lit-on dans cette requête adoptée par huit associations des deux communes, et dont une copie nous a été adressée hier. Les signataires interpellent également les responsables et les élus de la wilaya, afin de se pencher sur cette situation qu’ils jugent «catastrophique et intenable» : «Avoir accès aux soins est un droit légitime et indiscutable dans notre propre pays… Nous demandons la mise à notre disposition des moyens les plus rudimentaires pour lesquels notre région a payé très cher durant la guerre de libération. Aujourd’hui et une année après la décision du ministre de la Santé pour la relance de ce projet, nous sommes stupéfaits de voir que les travaux de ce projet n’ont même pas été relancés. Nous nous demandons, légitimement, pourquoi cet immobilisme inexplicable». Continuant à décrire la situation du secteur de la santé dans ces deux communes montagneuses, les rédacteurs de cette missive se plaignent de moyens humains et matériels très limités ne pouvant couvrir la demande des populations de ces municipalités, particulièrement les habitants des villages éloignés : «Cette lettre est un cri de détresse d’une population qui souffre. Il faut qu’on attire votre attention sur le fait que notre population a perdu des centaines de braves citoyens en cours de route vers l’hôpital de Bouira, faute de soins nécessaires», ont-ils encore ajouté à l’adresse de la DSP de Bouira. Enfin, les plaignants réclament, toujours auprès de la direction de la santé, une réponse écrite à leur requête, dans l’objectif d’informer les populations des deux communes, qui attendent des réponses favorables à cette revendication. Pour rappel, la nouvelle directrice de la santé, que nous avons interrogée récemment à propos de ce projet, a assuré qu’il sera «très prochainement relancé». La même responsable expliquera ce retard par «une multitude de démarches administratives et d’études techniques, liées à la résiliation du contrat de l’entreprise réalisatrice».

Oussama Khitouche

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