Le village de Boulezazen, dépendant de la commune de Melbou, est éloigné du chef-lieu municipal de huit kilomètres. Les citoyens du village rencontrent beaucoup de difficultés pour se déplacer vers ce chef-lieu malgré le fait que sept minibus assurent le transport. D’abord, ce qui est inconcevable pour ces villageois est le fait de payer «le double» pour se rendre au chef-lieu communal. En effet, au lieu de 25 DA, le trajet leur coûte 50 DA. Pour se rendre de Boulezazen à Melbou, les passagers doivent se rendre d’abord à Souk-el-Tenine, chef-lieu de la commune voisine, où ils prennent un autre bus pour rallier le chef-lieu de leur propre commune. Pas de ligne directe Melbou – Boulezazen. L’autre souci est l’inexistence d’un arrêt de bus réglementé au niveau du village. Les transporteurs refusent de desservir toutes les localités de la bourgade et préfèrent rebrousser chemin avant d’atteindre les zones reculées du village, obligeant du même coup certains passagers à s’acquitter de 200 DA supplémentaires pour être déposés à proximité de leurs lieux de résidence, quelques kilomètres plus loin. Aussi, les chauffeurs de bus refusent d’assurer des rotations. Le bus ne démarre que s’il est plein à craquer. Parfois, l’attente peut durer une heure. Il y a lieu de noter que plusieurs réunions ont été organisées entre les transporteurs, l’APC, la daïra, la direction du transport et des organisations citoyennes pour mettre un terme à cette anarchie. «Mais, après chaque réunion, les propriétaires de bus refusent de respecter les accords», se plaint Hichem Lahouazi, président de l’association Tidukla n’tudert de Melbou. Si les choses ne s’arrangent pas rapidement, les citoyens menacent de recourir à une méthode plus radicale, à savoir une action de rue, pour faire aboutir leurs doléances. «Procéder à la coupure d’une route est un geste inhumain surtout en cette période, mais que faire ?», s’interroge un jeune.
Sami D.