«Hisser haut les couleurs nationales»

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On le surnomme le doyen de l’athlétisme de Béjaïa. Lui c’est Messaoudi Djoudi, manager général du MB Béjaïa, qui ne ménage aucun effort pour donner un plus aux entraîneurs et aux athlètes, de par son expérience acquise pendant plus de 30 ans. Dans cet entretien, il parle des objectifs du club dans les différentes compétitions mondiales.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs qui ne vous connaissent pas ?

Messaoudi Djoudi : Je suis âgé de 66 ans et je suis manager général du Machaal Baladiate Béjaïa (MBB), en même temps j’étais membre fondateur du club. J’étais entraîneur et formateur dans ce club à une certaine époque.

Le MB Béjaïa est depuis belle lurette bien entouré…

Ma foi, pour être dirigeant ou plutôt responsable d’un club aussi grand que le MBB, il faudrait être compétent, sérieux et discipliné. Il faut aussi un bon niveau appréciable. D’ailleurs, c’est pour cela que cette année par exemple, on a récolté la bagatelle de 39 médailles, toutes compétitions confondues, et plus de quatre médailles dans des compétitions internationales, auxquelles nos athlètes avaient pris part. Je tiens, d’ailleurs, à remercier, en tant que manager nos dirigeants, tous les entraîneurs, les athlètes et leurs parents. Je dirais qu’au MBB, on est homogène, chacun s’occupe de sa mission comme il faut. En un mot, au MBB, on est une seule et une grande famille.

Au jour d’aujourd’hui, le MBB est devenu grand grâce à ses résultats enregistrés…

Le MBB a grandi grâce à ses dirigeants et leur dévouement, ses entraîneurs et ses athlètes aussi. Aucun de nous ne vous dira qu’il est le seul responsable de ces bons résultats enregistrés par le club. Je suis convaincu que pour avoir un grand club, il faut avoir derrière de grands hommes, de grands entraîneurs et de grands athlètes. Et puis, quand vous avez des hommes dans un même club et de surcroit qui ont plus de 30 ans ensemble, il y a de quoi s’attendre à ce que le club grandirait encore. Je n’omettrais pas de dire que le fait que tout ce beau monde soit d’anciens athlètes, qu’ils soient dirigeants, entraîneurs ou autres, cela va de soi que les résultats suivent.

Pourtant, si on parle d’infrastructures, il y a un manque flagrant. Ce n’est pas facile pour les clubs de réussir de bons résultats comme l’a fait le MBB…

Ce que vous dites est vrai, d’autant plus que ce n’est pas propre au chef-lieu de la wilaya, soit la commune de Béjaïa, mais pratiquement dans toutes les communes, le manque d’infrastructures se fait réellement ressentir. N’empêche que la volonté, le sérieux et le sacrifice peuvent mener à bon port. Sans ces critères, on n’aurait jamais pu engranger ce nombre important de médailles. À Béjaïa-ville, il y a huit clubs d’athlétisme et une seule piste d’athlétisme. Comment peut-on alors avoir des créneaux importants pour préparer les athlètes. Moi, je rends hommage aux clubs existants en dehors du chef-lieu de la wilaya qui, malgré ce manque d’infrastructures, tiennent quand même bon et réussissent eux aussi de bons résultats.

39 médailles en une seule saison, c’est énorme. Il n’en demeure pas moins qu’il faudrait rester sur la même lancée…

Ecoutez, au MBB, on a un projet avec des objectifs à courts, moyens et longs termes. C’est dire que l’un de nos objectifs à l’avenir, c’est d’avoir des athlètes qui prendraient part aux Jeux Olympiques, aux championnats du monde… Ceci, dans le cas où les autorités locales nous prêtent main-forte. Pour vous dire la vérité, on vise représenter dignement notre pays à travers notre club et nos athlètes, hisser le drapeau algérien avec nos propres athlètes. Ce sera une manière de montrer les capacités de notre pays. D’ailleurs, ça a déjà débuté avec Azzi Souhila qui a décroché une médaille d’Or dans le championnat arabe junior en Jordanie et une médaille de bronze chez les cadets en Tunisie. Il y a aussi Bouanani qui est allé au championnat méditerranéen en Italie et qui a ramené une médaille d’Argent, sans oublier la médaille de bronze dans la spécialité 4x100m. Et actuellement, on a un athlète qui a pour nom Khoufache Said qui participerait aux jeux africains de la jeunesse à Alger et avec l’équipe nationale. On souhaite qu’il ait une médaille d’Or qui lui permettra d’aller en Argentine pour les Jeux Olympiques de la jeunesse en octobre prochain.

Pour y arriver il faudrait des moyens…

Je pense qu’avec cette crise économique, ces dernières années il y a un manque sur le plan pécuniaire. Cela étant, on souhaite que nos autorités fassent des efforts pour nous aider. Je tiens à l’occasion à remercier Monsieur Boudrioua (Entreprise BMI) qui nous vient souvent en aide. Idem pour la DJS et aussi l’APC de Béjaïa qui, lors de la coupe d’Algérie de la marche, nous a aidés avec une somme de 150 millions de centimes. Cela sans oublier l’APW qui nous a promis de nous aider à l’avenir. Je pense que c’est devenu primordial, surtout qu’on veut représenter Béjaïa en particulier et l’Algérie en général dans les plus grandes manifestations sportives mondiales.

Entretien réalisé par M. R.

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