Après d’énormes retards enregistrés durant la saison hivernale, à cause des conditions climatiques et la rivière de Oued Agrioune qui traverse le chantier, les travaux au niveau du pont de Tizi El Oued, dépendant de la commune de Melbou, et qui devrait relier la RN9 (Béjaïa – Sétif) à la RN43 (Béjaïa – Jijel), avancent laborieusement.
En effet, l’entreprise GESITP (ex-GENISIDER) réalisatrice de ce projet, après avoir procédé à la pose des poutres et la confection du ferraillage des tabliers, procède, ces jours-ci, à la pose des glissières, ce qui donne un sentiment d’avancement du rythme des travaux et de commencement de sortie de terre du pont, mais la réalité est tout autre ! En effet, un grand travail reste encore à faire, notamment, les murs de soutènements qui vont permettre la protection du pont dans ses deux bordures de l’action d’Oued Agrioune connu pour la puissance de son courant en période hivernale, ainsi que les travaux de gabionnage qui permettront de consolider le pont et d’éviter par conséquent les risques d’érosion des sols. «Ces glissières ne sont qu’une poudre aux yeux, sinon, apparemment, ce chantier durera encore longtemps, avec le rythme soutenu des travaux, il n’y aura pas espoir de voir le pont mis en service avant une année, c’est le projet du siècle», commente avec satire, un habitant de la localité, rencontré à proximité dudit chantier. «On n’arrive pas à comprendre pourquoi tout ce retard pour un tel projet, et pourtant il permettra d’alléger les immenses embouteillages sur la ville de Souk El Tenine notamment pendant la saison estivale où la elle étoffe sous la circulation automobile. Pourquoi toute cette lenteur ?» fulmine son camarade. Les commerçants riverains de ce village, quant à eux, cachent mal leur déception pour ce retard enregistré dans la réalisation de ce crucial projet qui permettra de booster leur activité commerciale et d’attirer plus de clientèles. «Nous sommes très touchés par ce retard, nous avons déjà demandé au moins l’ouverture de l’ancien pont dans le but de désenclaver notre village en attendant la mise en service du nouveau pont, mais en vain. On nous a informés que pour la sécurité des ouvriers du chantier, notre demande ne pourra être satisfaite», nous confie un commerçant. Il est utile de rappeler qu’en 2015, lors de sa «visite matinale», l’ex premier magistrat de la wilaya, en l’occurrence M. Ould Saleh Zitouni, qui avait posé la première pierre de ce pont dont les délais de réalisation étaient initialement de 12 mois, avait exigé de réduire ces délais à 08 mois, et avec insistance auprès de l’entreprise réalisatrice à laquelle, il a demandé de travailler en doubles équipes (16 h par jour), «eu égard à la vocation touristique de la région» qui implique la nécessité d’éviter toute lenteur dans la réalisation d’un quelconque projet. Hélas, trois ans après, le pont est loin d’être opérationnel !
Aziz Khentous