A la sortie d’un bar à Tichy où ils avaient consommé de l’alcool, trois jeunes hommes âgés de 25 à 30 ans se sont mis dans la tête de dresser un barrage pour couper la route entre Tichy et Béjaïa à l’aide de grosses pierres alignées en travers de la route. Après avoir mis leur sinistre projet à exécution ils se cachent dans le fossé en attendant l’arrivée des “pigeons”.Sur ces entrefaites, une Fiat Ritmo arrive et s’arrête. Ses occupants Z.N. et M.K., en descendent pour dégager la route, mais au moment de repartir, ils constatent qu’une roue de leur voiture a comme par hasard crevé en cet endroit et en ce moment précis. Et c’est aussi ce moment précis, que les agresseurs choisissent pour surgir de leur cachette et surprendre les occupants de la voiture.Sous la menace de leurs armes —une fourchette à deux dents pour la friture, un couteau de cuisine, deux canifs de poche et un véritable couteau à cran d’arrêt—, ils les délestent d’une grosse somme d’argent, de plusieurs bijoux, du poste-cassettes du véhicule et de deux cassettes audio.C’est cette affaire où les agresseurs sont accusés de constitution de bande de malfaiteurs de vol qualifié et d’obstruction de la voie publique, que le tribunal criminel près la cour de Béjaïa a eu à examiner hier pour la deuxième fois. Lors du premier procès qui a été cassé par le parquet avec le renvoi devant le tribunal de Béjaïa les accusés avait été condamnés : le premier B.Y., à 3 ans de prison, le deuxième B.Y., a bénéficié d’un acquittement quant au troisième H.I., qui était absent à l’audience n’a pas été jugé même par défaut.Les faits remontent à la nuit du 19 mai 2002 et les mis en cause ont été appréhendés le lendemain par les services de sécurité. A l’audience d’hier, le procureur qui a requis une peine de réclusion criminelle de 10 ans pour chacun des deux accusés présents et qui a relaté dans le détail, le film des événements, a surtout insisté sur la terreur que cause ce genre d’individus sur le moral des citoyens qui n’oseront même plus se déplacer jusqu’à Tichy.Quant au défenseur de B.F., il s’est beaucoup interrogé dans sa plaidoirie, sur l’absence des victimes qui avaient été elles aussi, vues au bar et qui auraient pu éventuellement identifier les accusés. Il s’est demandé aussi que s’il y a constitution de bande de malfaiteurs, pourquoi l’accusation n’a-t-elle pas précisé le rôle de chaque élément de la bande.Après délibération, le président donne lecture du verdict : 5 ans de prison ferme pour B.F. et B.Y. quant à l’accusé H.I., encore absent à l’audience son cas n’a pas été abordé.
B. Mouhoub
