La pomme de terre, après s’être stabilisée des mois durant entre 30 et 40 da, effectue, sans crier gare, un saut à la perche atteignant le record de 100 DA le kilo, sommets inaccessibles aux pauvres pères de familles qui voient ainsi la patate rejoindre les produits de luxe dont ils devront encore priver leurs enfants.
C’est le prix que cette dernière arbore fièrement ces jours-ci dans les magasins de fruits et légumes, voire plus. Pour «l’approcher», il faut désormais «courir» et aller la chercher dans les marchés hebdomadaires ou sur les accotements des routes nationales où son prix peut «descendre» à 80 ou 75 DA.
Les haricots verts dont c’est pourtant la saison, narguent les ménagères du haut de leur 200 à 220 DA. Quand à la salade, rafraichissante en ces grandes chaleurs et indispensable aux astreints au régime alimentaire, c’est vous raconter des «salades» si l’on vous dit qu’elle affiche profil bas en ces temps de parade des prix, elle se vend de 100 à 14O DA.
Le citron vert, dont on peut s’en passer, mais qui accompagne agréablement tant de mets, entre autres le poisson, a grimpé plus haut que le plus zélé des tyroliens battant le record des échelons des prix de la mercuriale, à 360 DA le kilo. Interrogé sur cette folie des prix, le gérant d’un magasin de fruits et légumes, indique, curieusement, après une longue hésitation, que cela est dû à l’arrivée massive des vacanciers dans la wilaya et aux diverses fêtes qui font une grande consommation de fruits et légumes.
L’oignon, roi de la marmite et qui se mange aussi cru en salade, semble quelque peu ratatiné sous sa couronne pour s’offrir à un prix oscillant entre 25 à 50 ou 60 DA, en fonction non pas de la qualité, mais du lieu de son acquisition, entre magasins, marchés ou abords de routes et se fait ainsi, malgré tout, manger à toutes les sauces.
La tomate dont pourtant personne ne peut s’en passer et disponible surtout depuis sa culture en serres, oscille également entre 30 et 120 DA le kilo, mais elle n’a pas à en «rougir» du fait que, contrairement aux oignons, c’est sa qualité et sa fraicheur qui déterminent son prix. Le poivron, avec qui elle fait bon ménage, tend à vouloir lui aussi devenir «piquant» avec ses 80 à 120 DA.
Mais ceux à qui la bourse donne de la témérité penchent plutôt pour le fameux piment dit «mouz-h’lou» excitant les papilles, déboursant sans hésiter 150 à 200 DA le kilo. Les prix du reste des légumes, en cette période d’été et dont la production est à profusion, varient malgré tout, entre 80 et 130 DA le kilo, c’est le cas notamment de la carotte et de la courgette qui se font ainsi désirer pour la marmite. Pour ce qui des fruits, les pères de familles n’en connaissent qu’un nom : pastèque, pastèque. Son prix tournant autour des 25 DA le kilo, fait dire à toutes les faibles bourses qu’elle est la plus juteuse.
B. Mouhoub

