Il s’appelle Moussa Aït Taleb. Il a eu l’ingénieuse idée de traduire le roman algérien le plus vendu et le plus lu, “Le fils du pauvre” de Mouloud Feraoun. Après une première édition de piètre qualité, par le Haut commissariat à l’amazighité (HCA), le roman vient d’être réédité par les éditions “L’Odyssée” se trouvant à Tizi Ouzou. L’auteur de la traduction doit beaucoup au HCA, c’est grâce à cette institution qu’il est sorti de l’anonymat. Ce qui lui a permis de gagner la confiance de l’éditeur. La couverture du livre en kabyle est magnifiquement conçue et la quatrième couverture, un article de Amar Naït Messaoud dans la Dépêche de Kabylie, présente le livre de Feraoun publié pour la toute première fois à compte d’auteur, avant d’escalader les échelons jusqu’à atteindre le seuil. Naït Messaoud écrit au sujet du Fils du pauvre : “Dans cette entreprise de réhabilitation de la langue berbère en général et du kabyle en particulier, qui, mieux que l’œuvre de Mouloud Feraoun, se prête à l’exercice de traduction ? Certains parlent même de travail de restitution tant le texte de Fouroulou respire pourtant la Kabylie, mais aussi, la langue kabyle. Les lecteurs kabyles du “Fils du pauvre”, en “Des Chemins qui Montent”, se retrouvent aisément non seulement en raison des scènes et tableaux familiers auxquels, ils ont affaire, mais également en raison d’une langue française aux travers de laquelle défile en filigrane la lange kabyle : formules consacrées, locutions idiomatiques tirées du terroir et d’autres repères linguistiques jettent des ponts entre deux cultures, à la manière de l’écrivain – lui-même, situé dans un évident déchirement à la jonction de deux mondes, deux civilisations dont il a voulu être le lien solidaire.
A. M.